C’est un tableau noir concernant la situation de notre pays qu’a dressé, à l’occasion de la célébration du 1er Mai, un groupe d’acteurs politiques et syndicaux, qui appellent, à renforcer le front intérieur national pour faire face aux défis internes et externes qui s’imposent à l’Algérie.
L’appel à la célébration du 1er Mai, qui est signé par Hocine Zehouane (Laddh), Yacine Teguia (MDS), Mahmoud Rechidi (PST), Djamel-Eddine Kherouf (Moubadara du 24 Février), Ahmed Badaoui (Comité national de défense des libertés syndicales (CNDLS) et Nouredine Bouderba, syndicaliste et ex-membre de la FNTPGC-UGTA, met en exergue, d’abord, le contexte particulier dans lequel intervient cette célébration, en soulignant que “notre pays, en tant qu’État national, est visé par l’impérialisme mondial et ses relais nationaux, et les richesses nationales sont plus que jamais convoitées”.
Ils relèvent, également, qu’“aux menaces sécuritaires aggravées par la déstabilisation des pays de la région viennent se greffer les pressions du capital international et de ses institutions financières” et que “la baisse provoquée des prix du pétrole qui assure l’essentiel des revenus de la nation vient hypothéquer dangereusement la stabilité et le développement de notre pays”. Et d’ajouter : “Au plan national, le capitalisme spéculatif adossé à la rente a pris le dessus sur les forces productives et affiche clairement ses visées sur les richesses nationales ambitionnant de prendre les commandes du pays et de contrôler tous les secteurs, y compris ceux relevant de la souveraineté nationale.”
Pour faire face à ce défi, les signataires de cet appel estiment que “l’Algérie n’a d’autre choix que de renforcer le front intérieur des forces nationales”. Cela passe inévitablement, à leurs yeux, par “la refondation d’un État national démocratique assis sur le droit et la citoyenneté, et garantissant la liberté d’expression, d’association et de manifestation”. Selon eux, le défi qui se pose aux travailleurs et à leurs syndicats est la mise en échec de la politique qui consiste à remettre en cause leurs acquis démocratiques et sociaux, et à généraliser la précarité de l’emploi et le secteur informel.Aussi, les forces nationales susmentionnées appellent non seulement à faire de ce 1er Mai “un moment de réflexion et de mobilisation pour une Algérie démocratique et sociale”, mais aussi à construire la résistance pour affirmer leur refus à la remise en cause de nombre d’acquis au profit des travailleurs et des syndicats, notamment les acquis socioéconomiques, la protection sociale des catégories défavorisées, et les droits d’association, syndical, de grève et de manifestation. La célébration aura lieu sous forme d’une rencontre-débat le 1er mai 2015 à partir de 10h au siège de la Laddh, sis à 12, rue Dr Saâdane, Alger (en face de la DG des Douanes algériennes), indique-t-on par ailleurs.
A. R.