La célébration sera plus présente avec tous ses aspects festifs
L’événement, comme d’ordinaire, offrira l’occasion de célébrations joyeuses et d’échanges de visites et de souhaits.
Cette fête ancestrale est traditionnellement perçue en Basse Kabylie comme une occasion de grandes retrouvailles familiales autour d’un dîner bien spécial: le couscous d’orge au poulet qu’on appelle communément Imensi Yennayer. A l’instar de nombreuses wilayas du pays, Béjaïa s’apprête à célébrer, elle aussi, le Nouvel An amazigh, qui coïncide avec le 12 janvier. Comme tous les Amazighs qui se respectent, les citoyens de la Basse Kabylie ne comptent, en aucun cas, rater cette date symbole, qui, non seulement, annonce le début d’une nouvelle année que tout un chacun espère porteuse d’espoir, mais aussi, et c’est là le plus important, rappelle qu’une civilisation millénaire est toujours dans les esprits avec toutes les valeurs qu’elle véhicule. Si les associations culturelles et les institutions étatiques mettent les bouchées doubles pour réussir l’événement, c’est en famille que la célébration sera plus présente avec tous ses aspects festifs, avec un accent particulier sur les valeurs à inculquer, devoir parental oblige, aux nouvelles générations. L’événement, comme d’ordinaire, offrira l’occasion de célébrations joyeuses et d’échanges de visites et de souhaits. A Béjaïa, les festivités seront au rendez-vous. Les localités où l’on a concocté un réel programme d’activités culturelles et ludiques pour marquer ce Nouvel An amazigh sont nombreuses. Mais c’est le collectif d’association de la ville côtière de Tichy qui a tenu à se surpasser pour créer une atmosphère festive au chef-lieu de la commune. Ce collectif composé de l’Olympique sportif de Tichy, l’association Tagmats n’Aït Amrous, les anciens Scouts musulmans, l’association Tides, l’association Ecologie associé à la CSP de la même ville pour établir un programme spécial Yennayer, qui s’est étalé sur trois jours et ce à partir de vendredi dernier. Musique, théâtre, chorales, poésie, conférences, expositions thématiques et dégustation de mets traditionnels seront au menu de cette manifestation qui draine tous les habitants et les visiteurs de cette station balnéaire. Une ambiance similaire rythmera aussi la municipalité d’Akfadou, Sidi Aïch, Akbou, Kherrata, El Kseur, Tichy ou Aokas.
En outre, le chef-lieu de wilaya ne sera pas en reste puisque comme chaque année, la Maison de la culture a concocté un programme aussi riche que varié. Un programme d’activités culturelles et artistiques élaboré pour cette occasion et qui se tient du jeudi 9 au dimanche 12 janvier 2014 dans l’enceinte de la Maison de la culture Taos Amrouche. Outre une exposition permanente de photos, poterie, tapisserie, bijoux, livres sur histoire Amazighs, plats traditionnels, figues, huile, au menu aussi des ateliers de contes en kabyle pour enfants animés par Billal, Sketch animé par la troupe El Ahlam, défilé de mode, poésie, spectacle pour enfants animé par le trio magique de Béjaïa et autres galas artistiques programmés chaque fin de journée animés par des chanteurs locaux. Par ailleurs, une cérémonie de dégustation des crêpes traditionnels «Tighrifine» est prévue pour le jour de l’An berbère, soit le 1er Yennayer 2964 correspondant au 12 janvier 2014. La célébration du premier jour du calendrier agraire nord-africain sera marquée, sans aucun doute, par les traditionnels appels du mouvement associatif et des étudiants à en faire une journée fériée, chômée et payée. Il y a lieu de noter également que certains établissements scolaires et administrations locales seront au repos comme cela est de coutume depuis les événements d’avril 2001. Cette fête ancestrale, vieille de 3000 ans, qui est diversement célébrée et les rites diffèrent d’une contrée à l’autre, est traditionnellement marquée en Basse Kabylie par des pratiques aussi vieilles dans le temps. La veille de Yennayer, le 11 janvier au soir, est depuis toujours l’occasion de grandes retrouvailles familiales autour d’un dîner bien spécial: le couscous d’orge au poulet. Yennayer est la première fête du calendrier agraire nord-africain ou amazigh qui dérive du calendrier julien de l’époque romaine. Les historiens soulignent à ce propos l’origine latine des noms de mois utilisés de nos jours par la communauté amazighophone: yennayer (januarius), furar (februarius), maghres (martius), yebrir (aprilis), chtember (september), ktuber (october), wamber (novembris) et djumber (décembris). D’autres références historiques soulignent aussi que les peuples d’Afrique du Nord ont commencé à célébrer Yennayer comme étant le jour de la naissance du premier royaume amazigh sous l’autorité d’un roi libyen nommé Chachnaq, qui avait libéré son territoire de la domination des pharaons, 950 ans avant J.-C. Depuis cette époque lointaine, les populations maghrébines fêtent leur indépendance par des festivités traditionnelles