Une fois n’est pas coutume. La veille de la célébration du premier jour du mois de Moharrem 1432 de l’Hégire n’a pas connu une inflation des prix notamment celui du poulet, bien au contraire.
Les étals des volaillers des marchés Amar El Kama et Ahmed Bouzrina (Basse Casbah) sont bien achalandés. Le prix du poulet est passé de 160 à 145 dinars le kilogramme. Par contre, les prix des pâtes faites maison (rechta, chekhchoukha et autre trida) ont légèrement augmenté. Et à 10 heures, les étals étaient vides. Il ne restait que les feuilles de diouls et les qtayefs chez les revendeurs de la rue de la Lyre (Basse Casbah). Pour la tradition, le menu d’hier soir est spécial. Rechta avec poulet et navets, chakhchoukha ou simplement couscous avec une sauce relevée et beaucoup de légumes. Fait inédit, cette année, la courgette et le navet sont proposés à 40 dinars alors que les années précédentes les prix étaien inabordables. La raison ? « Ces deux légumes sont en abondance au niveau des marchés de gros », explique un marchand.
Côté cuisine on ne se départit pas facilement des traditions. Chez cette ménagère qui va recevoir ses deux belles-filles avec leurs enfants c’est le couscous traditionnel avec des haricots secs ramenés spécialement ramenés de Kabylie. Le tout agrémenté de poulet. Chez cet autre père de famille c’est le berkoukés qui sera au menu. C’est la tradition qui veut que ce plat de circonstance soit fait pour espérer une année prospère puisque ce plat est confectionné avec beaucoup de légumes. « Les légumes, dira-t-il, sont d’un bon augure pour commencer la nouvelle année de l’Hégire ».
La trida est un autre plat très apprécié pour fêter Moharrem. Les petits carrés de pâtes arrosés de sauce rouge avec du poulet ou de la viande de mouton est la spécialité de certains Algérois. Le sachet d’un kilo de cette pâte est cédé à 120 dinars. Pour cette cliente, « c’est le plat préféré de la famille pour accueillir Moharrem », dira-t-elle. Une autre cliente est à la recherche de la grosse semoule pour la préparation de Tikourbabine.
« C’est le plat typique des régions de Beni-Ouartilène et Guenzet », observe-t-elle. « Moharrem est célébré avec un bon repas et chaque région a sa spécialité gastronomique », fait remarquer une autre cliente venue acheter du smen (beurre salé). Elle hésite encore sur le choix du plat qu’elle doit préparer. Entre le couscous et chakhchoukhet edfar (pain sec émietté), son…palais balance. « Les deux ingrédients sont disponibles à la maison, fait-elle remarquer, mais le choix est difficile à faire », dira-t-elle.