Malgré la canicule, la pénurie de pain et de lait qu’a connue la majorité des wilayas du pays, les Algériens ont passé un Aïd El-Fitr sans faillir aux traditions.
Tôt le matin, les fidèles se sont dirigés vers les mosquées pour accomplir la prière de l’Aïd. Lors des prêches, les imams n’ont pas manqué d’appeler au pardon et à la réconciliation entre les familles en conflit. Et pour ne pas déroger à la règle, les enfants ont investi la rue, exhibant leurs habits et jouets. Et avant l’entame du grand périple des visites, beaucoup se sont rendus aux cimetières pour se recueillir à la mémoire des êtres chers. L’après-midi a été consacré aux retrouvailles entre familles. Cette année, les sujets de discussion n’ont pas manqué : canicule, coupures d’électricité et augmentation des prix des produits alimentaires et vestimentaires. Comme à chaque Aïd, les familles échangent les visites, en apportant des gâteaux préparés à l’occasion, et souvent, accompagnées par les enfants vêtus d’habits neufs, dont la plupart avaient les mains ornées de henné. Dans les quartiers et les rues d’Alger, d’autres enfants sont sortis s’amuser, jouer et répandre leur chahut qui a apporté à cette journée une touche d’innocence. Dans la capitale de l’ouest du pays, Oran, les coutumes sont toujours bien préservées, à l’image des cité Haï Ibn Sina, El Hamri et Dhaya, où des familles mettent devant leurs maisons des plateaux de café et de gâteaux au profit des voisins et des amis. La fête de l’Aïd est une occasion pour perpétuer les traditions. A l’instar des autres régions du pays, l’Aïd à Tlemcen constitue également une occasion pour les familles, proches et amis, de se réunir afin de raffermir les liens sociaux. Des cérémonies sont souvent organisées ce jour comme la fête « El ghifar » en l’honneur de la nouvelle mariée ou la « Tafkida » qui permet d’offrir un cadeau à la fiancée. Les hommes de la famille se regroupent à l’invitation du père de la mariée ou un proche afin de rallier la maison de la mariée et célébrer la fête d’El Ghifar. La seconde fête concerne la fille encore en période de fiançailles. Dans le sud du pays, Ouargla, Laghouat, Ghardaïa, El-Oued, Tamanrasset, Illizi, Bechar, Adrar, Tindouf, Naâma et El-Bayadh, l’Aïd El-Fitr a été célébré dans une ambiance de joie et de ferveur. Dans l’est du pays, comme ailleurs, la prière de l’Aïd a été aussitôt suivie par les visites rituelles et les échanges de vœux entre amis, proches, renouvelés lors des fêtes religieuses, et reflétant les symboles de tolérance, de mansuétude et de pardon que véhicule la religion musulmane.
Synthèse M. Kedada