Hormis le métro qui desservait les quelques quartiers d’Alger, tous les moyens de locomotion étaient inopérants. Durant cette fête religieuse, les rues étaient vides et seuls les sans-abris erraient sans but, sous le regard des services de sécurité.
La pluie était au rendez-vous en cette journée de fête religieuse lui donnant un aspect morose et à Alger, le caractère d’une ville morte. Dans les rues d’Alger, hormis les quelques sans-abris qui erraient çà et là ou étaient allongés sous les arcades, il n’y avait pas grand monde.
La plupart des commerces étaient fermés, mis à part quelques estaminets de certains quartiers populaires momentanément ouverts, mais qui ont fermé après le sacrifice. Durant le premier jour, seules quelques rares voitures de particuliers circulaient. Les familles qui espéraient rendre visite à leurs proches comme le veut la coutume ont dû leur salut aux particuliers et aux services de police qui, en certaines circonstances, ont convaincu des taxis «hors service», de transporter les familles clouées aux arrêts de bus où ces derniers étaient carrément absents.
«C’est insensé que les transporteurs urbains ne travaillent pas en cette journée de fête, sachant que les familles se déplacent pour rendre visite à leurs proches», rage un père de famille. Devant cette situation, les familles durent céder aux chantages de certains chauffeurs de taxi qui doublèrent ou triplèrent le prix de la course.
«Ces chauffeurs de taxi sont des spéculateurs, même pas capables de clémence dans un jour pareil», dénoncent des citoyens outrés par le comportement offusquant de ces prestataires de service qui ne manquent pas une occasion pour «soutirer de l’argent à de pauvres familles». Selon des sources policières, «deux chauffeurs de taxi auraient été interpellés pour vouloir percevoir des tarifs exorbitants».
L’image de ville morte s’est prolongée le deuxième jour. Seuls de rares magasins ont levé leurs rideaux. Par contre, au niveau de la bouche de métro, c’était la ruée pour découvrir ce mode de transport nouveau pour beaucoup. Une ruée qu’ont connu aussi les quelques boulangers ouverts.
«J’ai cru bien faire en ouvrant durant l’Aïd, mais la demande était tellement grande que j’ai dû fermer après la dixième fournée», révèle un boulanger de Kouba, qui ne partage pas l’attitude des autres membres de sa corporation, qui prétextent «l’absence d’ouvriers obligés de se rendre dans leur région d’origine pour y fêter l’Aïd en famille. Jusqu’à quand ?»
Ainsi, la cité d’Alger était vide et désertée de nombre de ses habitants. L’occasion, en certains endroits, pour des jeunes d’«organiser, durant le deuxième jour, des rencontres foot à même le bitume». C’est le cas de le dire pour la place du 1er Mai et plus précisément à la station de bus jouxtant la maison de la presse Tahar Djaout, où un petit tournoi a été organisé pour se défouler.
D. M