L’Algérie a appelé mardi, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, la communauté internationale à stopper la « politique suicidaire du fait accompli et de la terre brûlée » menée par Israël dans les territoires palestiniens.
« La communauté internationale est mise au défi de stopper cette politique suicidaire du fait accompli et de la terre brûlée », a indiqué M. Medelci dans une allocution à l’occasion de la célébration de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, créée par l’Assemblée générale de l’Onu le 2 décembre 1977.
Il a également condamné l’annonce par Israël de lancer de nouvelles colonies en Cisjordanie et à El Qods occupée, conjuguée à la capture de recettes fiscales destinées à l’Autorité palestinienne.
M. Medelci a appelé tous les partenaires à « un surcroît de volonté, de bonne foi et de persévérance », en vue d’ »une solution juste et durable » du problème palestinien, qui, a-t-il rappelé, « demeure au coeur du problème du Moyen-Orient.
« Cette ambition commune est à portée, pour peu que tous les acteurs s’abstiennent de toute attitude ou acte susceptible de torpiller les perspectives fragiles qui s’offrent à nous », a-t-il ajouté.
« Eteindre le foyer de tensions et répondre à l’immense soif des Palestiniens qui piaffent d’impatience à vivre dans la dignité, en paix, dans un Etat palestinien souverain et viable, est la priorité de l’heure », a encore soutenu M. Medelci.
Il a, par la même occasion, exprimé les « chaleureuses félicitations » de l’Algérie au peuple et aux autorités palestiniennes pour le « succès diplomatique qu’ils ont largement mérité », réaffirmant le « soutien indéfectible de l’Algérie au combat légitime du peuple palestinien ».
« Au delà de l’importance que représente ce jalon dans le processus de maturation de l’accession de la Palestine à l’Onu, une page nouvelle s’ouvre, porteuse d’espoirs mais aussi de défis et de responsabilités », a relevé M. Medelci, soulignant que l’Algérie se déclare « prête à prendre part dans la consolidation de cette perspective résolument tournée vers l’avenir ».
Le chef de la diplomatie algérienne a salué, en outre, l’ »heureux aboutissement » du vote de l’Assemblée générale de l’Onu « qui a légitimé de façon incontestable la Palestine comme Etat observateur de l’Onu, (…) 24 ans après la proclamation de l’Etat de la Palestine en 1988 à Alger ».
M. Medelci a indiqué que le peuple palestinien « demande à ce que le droit le protège de l’asymétrie politique, socioéconomique et militaire qu’il subit et qui n’est plus soutenable ».
« Nous devons aider le président (palestinien) Mahmoud Abbas à réussir son pari d’une paix négociée comme il l’a solennellement réitéré devant le peuple palestinien et la communauté internationale réunie à l’Onu », a-t-il affirmé.
Il a exhorté, à cet égard, tous les acteurs palestiniens à redoubler d’efforts pour « tourner définitivement la page des divisions et des scissions qui ont nui à l’unité du peuple et de la nation palestinienne, ainsi qu’à la cohésion de son combat ».
Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé la « pertinence de l’initiative historique de paix », annoncée lors du sommet de la Ligue des Etats arabes, à Beyrouth en 2002, et réaffirmée par le sommet d’Alger en 2005, préconisant un retrait d’Israël de tous les territoires qu’il occupe depuis 1967, en échange d’une reconnaissance de son Etat.
Ce plan, qui prévoit l’établissement d’un Etat palestinien reconnu dans les frontières de 1967, ayant pour capitale El Qods répond, a dit M. Medelci, à « l’ambition des Palestiniens de vivre dans un Etat viable et souverain »,
Il a exhorté les Nations unies, « dépositaires de la légalité internationale », à « faire partie intégrante de ce processus de revitalisation du règlement de la question palestinienne ».