Célébration de la journée internationale de l’enfant à Bouira : Les enfants abandonnés n’ont pas été oubliés

Célébration de la journée internationale de l’enfant à Bouira : Les enfants abandonnés n’ont pas été oubliés
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Les petits pensionnaires de la pouponnière de Bouira, qui, comme chaque année à pareille date, 1er juin, la fêtent avec les autorités de wilaya qui leur apporteront des cadeaux et des friandises.

Ce foyer dénommé officiellement Etablissement pour enfants assistés, institution qui dépend de la Direction de l’action sociale (DAS), est situé en plein cœur de la ville de Bouira, au quartier populaire de l’Ecotec, mais passe inaperçu derrière les immeubles qui l’entourent comme pour mieux le cacher des regards des passants. A l’intérieur, une vingtaine de bambins abandonnés ou placés sous tutelle par les juges pour enfants évoluent dans une ambiance particulière, et parfois pour quelques-uns d’entre eux sous une surveillance médicale des plus rigoureuses.

En effet, avant d’arriver à terme, ces bébés qui n’étaient que fœtus n’avaient pas été désirés. Et c’est en avalant des potions plus que douteuses que certaines mères ont tenté d’avorter. Des potions chimiques ou remèdes de charlatans qui agissent directement sur le fœtus sans pour autant que le mères avortent. De ce fait, des nouveaux-nés naissent avec des malformations et des séquelles irréversibles qui obligent des soins particuliers après la naissance. “L’enfant est d’emblée rejeté, et pis encore lorsque, parfois, la mère utilise toutes sortes de remèdes pour interrompre prématurément sa grossesse… Mais lorsque le fœtus est formé, il reste très peu de chances pour que l’avortement souhaité ait lieu.

De ce fait, on se retrouve neuf mois plus tard avec un enfant présentant des malformations irréversibles, et là, il est malheureusement trop tard pour faire machine arrière. C’est ainsi que naissent des nourrissons épileptiques, handicapés mentaux, moteurs et d’autres atteints d’hydrocéphalie. Même si des praticiens privés, en particulier des pédiatres, se portent volontaires pour soigner ces ‘victimes’, plusieurs d’entre eux sont incurables”, nous confiera, sous le couvert de l’anonymat, une psychologue ayant exercé dans cet établissement. De ce fait, on apprendra que ces enfants handicapés ne trouvent pas aussi facilement des couples pouvant les accueillir, contrairement aux bambins en bonne santé. Cette structure apporte, du mieux qu’elle peut, aide et assistance à ces enfants.

Des salles de repos et d’épanouissement baptisées Lilas, Jasmin, Trèfle, Violette accueillent les petits pensionnaires en éveil sous la coupe de l’équipe pluridisciplinaire réquisitionnée à leurs côtés en permanence. A proximité, des éducatrices de la petite enfance s’attellent à éveiller les sens des bambins dans une salle d’activité.

Au programme, travaux manuels, coloriage, peinture, moulage de plâtre, collage de feuilles dans des couleurs vives, notamment écarlates. L’apprentissage en groupe s’avère être une thérapie pour initier les enfants à bien se comporter et devenir sociables en toute circonstance. En plus d’un jardin fleuri et d’un parc de jeu se trouvant dans l’enceinte de cet établissement, les petits pensionnaires se rendent souvent en excursion à la plage ou à la montagne. Des distractions en plein air qui rendent leur épanouissement complet. Régulièrement, plusieurs petits pensionnaires ont la chance d’être recueillis dans un foyer d’accueil par des couples ne pouvant pas avoir d’enfants.

Ces couples doivent justifier au préalable de certaines conditions afin de prétendre pouvoir adopter un enfant auprès de la DAS, mais en général, on nous affirme que la procédure d’adoption se fait sur un choix sélectif prouvant l’aisance financière des parents adoptifs et surtout leur bonne foi. Il faut souligner à ce sujet que les placements auprès de familles d’accueil sont de plus en plus fréquents, ce qui explique le nombre aléatoire d’enfants se trouvant dans ce foyer.

Ainsi, depuis 1995, date de l’ouverture de cet établissement, plusieurs dizaines de petits ont été placés, dans un premier temps, dans cette pouponnière avant de connaître l’adoption et enfin un milieu familial. D’ailleurs, on saura que plusieurs d’entre eux sont installés actuellement à l’étranger et qu’ils sont parfaitement intégrés dans leur famille d’accueil et dans la société dans laquelle ils évoluent. Une renaissance en quelque sorte pour des bambins rejetés bien avant leur naissance par leurs géniteurs et génitrices qui n’ont pas eu le courage d’assumer leurs actes.

H B