Célébration de la journée du 24 février, Pouvoir-opposition : l’épreuve de force

Célébration de la journée du 24 février, Pouvoir-opposition : l’épreuve de force
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Le Front des forces socialistes (FFS), qui avait prévu d’organiser sa conférence nationale du consensus les 23 et 24 février, ayant décroché, faute de convives à réunir autour d’une même table, la scène politique, laisse entrevoir une tendance de plus en plus affirmée vers une bipolarité pouvoir-opposition agglomérée au sein de l’Instance de consultation et de suivi (ICS).

S’il était encore besoin de donner la preuve de l’échec annoncé de l’initiative du FFS, celle-ci a été fournie samedi, depuis Mascara, par le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Abdelkader Bensalah. “Les conditions de réussite de l’initiative du FFS ne sont pas présentes car toute démarche ne peut aboutir sans le patronage des institutions de l’État”, a-t-il lâché, sentencieux, devant un parterre de militants du parti qui auront, dès lors, retenu que le RND tourne définitivement le dos au FFS.

La sérieuse hypothèque qui pèse sur la conférence nationale du consensus du FFS met donc face à face le pouvoir et l’opposition qui devront soupeser le rapport de force au travers de la mobilisation. Dès aujourd’hui, puisque c’est le jour choisi par l’opposition pour faire sa démonstration. Une démonstration à laquelle le pouvoir compte bien réagir. Il n’entend pas, en effet, laisser tribune et champ libres à l’opposition qui prépare, pour le mardi 24 février, des manifestations publiques, marches et sit-in dans les 48 wilayas du pays contre l’exploitation du gaz de schiste et pour la préservation de la souveraineté nationale.

En tout cas, pas à cette date doublement symbolique de la création de l’UGTA en 1956 et de la nationalisation des hydrocarbures en 1971 sur laquelle l’enjeu politique a grandement déteint cette année. Aussi, en sus du traditionnel laïus présidentiel, attendu cette fois-ci sous forme de message écrit, le gouvernement compte se déployer sur le terrain, à travers, au moins, deux escales significatives du Premier ministre.  Les services du Premier ministère ont confirmé  le déplacement, demain, d’Abdelmalek Sellal à Hassi-Messaoud (Ouargla) et Arzew (Oran).

Deux escales aux relents de campagne et qui, donc, seront assurément ponctuées d’allocutions, voire de longs discours. Car, outre l’effort de communication auquel il devra s’obliger, notamment à l’endroit des populations d’In-Salah (Tamanrasset) et du Sud en général qui restent toujours mobilisées contre l’exploitation du gaz de schiste, Abdelmalek Sellal aura nécessairement à cœur de répliquer à l’opposition qui n’a de cesse de lui tailler des croupières et de réclamer une transition démocratique.

S’il advient, ce sera la première franche riposte politique officielle aux discours et actions de l’opposition. Car, jusqu’ici, le rejet des termes de la transition politique, tels que formulés par l’Instance de concertation et de suivi (ICS), ont été beaucoup plus le fait des partis qui gravitent autour du pouvoir que des institutions officielles, Présidence et gouvernement, elles-mêmes. D’ailleurs, les partis qui continuent de se réclamer de la périphérie du pouvoir, comptent appuyer l’effort du gouvernement.

Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, sera aujourd’hui à Annaba. D’autres partis du giron présidentiel pourraient également contribuer à gêner les manifestations de l’opposition. Toutes les wilayas du pays devraient vivre au rythme de la protestation initiée par l’ICS qui, pour des raisons d’efficacité, en a décentralisé les préparatifs.  C’est pour cela que la nature de la manifestation n’est pas unifiée. Elle va du sit-in à la marche, en passant par le rassemblement. Les structures locales de l’ICS ont le loisir d’opter pour les actions qu’elles jugent réalisables. L’environnement, tout autant que l’éventualité d’une répression, sera pris en compte.

Car l’attitude du pouvoir vis-à-vis de l’opposition est clairement affichée à travers les interdictions qui frappent les activités politiques qui tentent de s’émanciper du label officiel. L’interdiction de la conférence thématique de la CLTD, le 14 février dernier à l’hôtel Es-Safir (ex-Aletti), aura été la dernière en date.

S. A. I.