Lors du Colloque national de deux jours sur le chahid symbole, tenu, hier, à l’université qui porte son nom, beaucoup de choses ont ainsi été révélées par le Pr Chergui de l’université de Guelma, dans son intervention sur “Les derniers jours de la vie de Larbi Ben M’hidi”.
Le 59e anniversaire de la mort du chahid Larbi Ben M’hidi, l’un des héros de la guerre de Libération nationale et l’homme qui défia Bigeard, est célébré aujourd’hui dans la wilaya d’Oum El-Bouaghi en présence du ministre des Moudjahidine. Lors du Colloque national de deux jours sur le chahid symbole, tenu, hier, à l’université qui porte son nom, beaucoup de choses ont ainsi été révélées par le Pr Chergui de l’université de Guelma, dans son intervention sur “Les derniers jours de la vie de Larbi Ben M’hidi”.
L’universitaire s’est interrogé sur les suppositions et comparaisons pour arriver à la vérité dans l’affaire de l’arrestation de Si larbi en pleine Bataille d’Alger, expliquant que “nous avons trouvé plusieurs versions enregistrées, dont celle de Marcel Bigeard, lequel a évoqué dans le dernier livre paru juste après sa mort ‘Ma vie pour la France’, une version non précise et probablement impossible, selon laquelle Larbi Ben M’hidi se cachait chez le bachagha Boutaleb et portait une carte d’identité au nom d’Antoine Perez, fonctionnaire à la mairie”. Et d’ajouter : “Il y a aussi la version de Benchicou qui a été arrêté une semaine avant Larbi Ben M’hidi avec plusieurs millions dans sa 403, il a reconnu que ses millions revenaient à ‘H’mida’, il s’agit de Chergui Brahim, on l’a auditionné mais ce Benchicou ne savait rien sur la cachette de Ben M’hidi, ce qui nous conduit vers d’autres versions, comme celle de Yacef Saâdi qui manque d’arguments et de logique. Il a accusé certains de ses compagnons arrêtés après l’arrestation de Ben M’hidi, d’avoir balancé ce dernier aux militaires français.”
Pour lui, “on trouve dans deux versions, seulement, concordantes et précises, celle de Benyoucef Benkhedda et de Chergui Brahim dit H’mida. Benkhedda a dit avoir acheté, au nom du parti 5 appartements à un agent immobilier. Ben M’hidi, je l’ai placé dans un appartement que personne ne connaît, au 5 rue Louis, le vendeur des 5 appartements a, cependant, été arrêté une semaine après celle de Larbi Ben M’hidi, son frère aussi, et il est possible que le fils soit parti d’ici mais on ne sait pas encore, cela exige une enquête.” Détaillant davantage l’affaire de l’arrestation du martyr Ben M’hidi, le conférencier a relevé une contradiction et pas des moindres, entre le général Massu et le colonel Bigeard, ce dernier assure que l’arrestation a eu lieu le 23 février 1957, alors que Massu avance, lui, qu’elle a eu lieu le 16 et que Ben M’hidi portait le nom algérien d’un commerçant. Bigeard précisera aussi que “Ben M’hidi était une personnalité importante qui ne connaissait pas la peur, charismatique comme tous les chauvins, il est resté 15 jours chez moi”.
Or, entre son arrestation le 23 février et sa mort dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, il y a bien 10 jours, ce qui conforte la version de Benkhedda qui, lui, a parlé de 10 jours. Le conférencier, qui trouve que “Bigeard portait dans sa tête l’empire colonial, se demande, toutefois, si Larbi Ben M’hidi a été torturé dans le bureau de Bigeard, ou encore, pourquoi il n’a pas été jugé comme les
autres responsables du FLN arrêtés comme les cinq, Bitat et les autres ?” “En plus, ajoute-t-il, Larbi Ben M’hidi a été traité d’une manière horrible, un crime dans toute sa dimension.”