Interprète et comédien talentueux, Mustapha El Anka est le fils du grand maitre M’Hamed El Anka. Il est né un 6 avril.
Né le 6 avril 1926 à la Casbah d’Alger, Mustapha est le plus âgé des enfants de Hadj M’hamed El Anka, de son vrai nom Mustapha Aït Ouarab. Il obtient son certificat d’études à l’âge de 13 ans et intègre par la suite la troupe musicale que dirige par son père pour devenir le drabki de l’orchestre.
En 1947, il s’installe à Paris et apprend à jouer de la guitare, du banjo et de la mandoline. Il joue sur scène et chante en arabe et en kabyle des chansons sur l’exil, pour un public d’émigrés algériens.
Douze ans plus tard, la Radio Télévision Française le recrute en tant que conseiller technique et chef de section. A ce titre, il assiste aux enregistrements des disques en arabe et en kabyle et rencontre de grands artistes tels que Mohamed Abdelwahab et Farid El Atrache.
Touché par l’exil de son fils, Hadj M’hammed El Anka lui avait lancé un appel au retour à travers une chanson en kabyle « Izrin Yeghlev Lehmali ». Mustapha répondra à son père, par la chanson en arabe « Ya abi ya abi » qui aura un grand succès.
On sait que durant son exil, Mustapha se marie avec une espagnole, mais, discret, on n’en sait peu sur sa vie privée. Par contre, il rejoindra à un moment la troupe du FLN et enregistrera « El Qvayel ».
Après l’indépendance, il rentre en Algérie et rejoint le TNA tout juste nationalisé. Il devient chanteur dans l’orchestre de Haddad El-Djilali. En parallèle, il joue dans plusieurs pièces de théâtre, poussé par Mustapha Kateb. Confirmant ses dons de comédien, le fils d’El Anka essaye le cinéma en 1968 et démarre une nouvelle carrière.
Début 1970, il rejoint la troupe du théâtre populaire algérien (TTP) dirigée par Hassan El Hassani, qui avait joué un grand rôle en rapprochant le théâtre des zones les plus reculées. Il joue aux côtés de Tayeb Abou El Hassan, Kaci Ksentini et Hamid Nemri, notamment comme garde champêtre dans « Ti goule ou ti goule pas ».
Mustapha El Anka finit par abandonner la chanson pour se consacrer à la comédie sur le petit et le grand écran. Les plus grands réalisateurs feront appel à lui et jouera dans « Le Charbonnier » de Mohamed Bouamari, « Prends dix mille balles et casse-toi » et « Les Folles Années du twist » de Mahmoud Zemmouri, « La dernière image » de Lakhdar Hamina et bien d’autres. En tout, il jouera dans une soixantaine de films.
Son dernier rôle sera dans « El Ouelf saïb » de Mohamed Hilmi, sorti en 1993, et qu’il ne verra pas. Mustapha El Anka décède le 3 novembre 1993 à Alger. Il est au cimetière d’EI-Kettar.