Cela s’est passé un 20 Mars 1917

Cela s’est passé un 20 Mars 1917

Hocine Asselah est né le 20 Mars 1917 au village Ighil Imoula (Tizi Ouzou), ce même village où seront imprimés par ronéo les premiers exemplaires de la déclaration du 1er novembre, six ans après sa mort.

Une grande avenue de la capitale porte son nom, ainsi que des écoles, une galerie d’art… Asselah Hocine était un grand militant de la cause nationale dans les années 40. Il est parmi ceux qui croyaient à une confrontation inévitable avec le colonialisme français.

Adolescent, il était affligé de voir les injustices se multiplier autour de lui, et il chercha rapidement à militer dans un cadre associatif. C’est ainsi qu’il se rapprocha du mouvement des Oulémas. Mais c’est à l’âge de 19 ans qu’il prit réellement conscience de sa foi patriotique et du combat qu’il devait mener, lorsqu’il assista au meeting du Congrès musulman organisé au Stade municipal d’Alger, le 2 août 1936. Messali Hadj y évoquait pour la première fois l’indépendance de l’Algérie, face à une assistance de 20 000 personnes.

Totalement engagé pour la cause nationale, il a regroupé des jeunes nationalistes à la Médersa Erached (la Casbah) et a crée une organisation politique, qui s’intégrera plus tard au PPA. Hocine Asselah contacta Mohamed Taleb en 1942 et le 30 septembre de l’année suivante, ils organisaient une manifestation dans Alger. Celle-ci comptait entre 400 et 500 participants, scandant des slogans nationalistes « contre le fascisme » et « pour l’Algérie libre ».

En 1944, Hocine Asselah entrait au bureau politique du PPA. C’est à cette époque qu’il rencontra Robert Murphy, représentant du président Roosevelt à Alger. Il s’est entretenu avec lui de la question des revendications des nationalistes et en tira comme conclusion qu’il fallait renforcer l’organisation clandestine et apparaitre comme les véritables interlocuteurs du peuple algérien.

Remarqué pour son engagement et sa capacité d’organisation, le parti avait totalement confiance en lui et l’investit de plusieurs missions, dont la création de cellules clandestines en Kabylie.

Avec Lamine Debaghine, il a été chargé de négocier avec Ferhat Abbas les termes de la plateforme des Amis du manifeste et de la liberté (aml). Grâce à lui, les militants du PPA ont peu à peu pris le dessus dans les AML et plusieurs d’entre eux ont finis par siéger dans leur Comité Directeur.

Hocine Asselah participa à la création d’un journal clandestin du parti, l’Action algérienne, et a fait partie de l’équipe de rédaction avec Mostefa Lachref, Mohamed Ghersi, Abdoun…

En 1944, il entra au Comité Central du PPA, lors de la fusion avec l’Organisation et devint chef de file du Groupe d’Alger qui dominait la Casbah.

Lors de la manifestation du 1er mai 1945, Hocine Assela sera blessé et arrêté, mais il parviendra à s’évader de l’hôpital e entrera en clandestinité.

En 1946, direction du MTLD l’envoyait pour réorganiser la Fédération de France. Et pendant l’année 1947, il eut de fréquentes alertes cardiaques. Sa santé se dégradait rapidement et il décéda le 11 janvier 1948, à l’âge de 31 ans. Il sera enterré au cimetière d’El Kettar, en présence de ses anciens compagnons et de nombreux militants, et c’est Mohamed Khider, membre du Bureau politique et député MTLD qui prononcera son éloge funèbre.

Zineb Merzouk

Sources :

Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens: E.N.A., P.P.A, M.T.L.D. (1926-1954), par Benjamin Stora (L’Harmattan, 1985)

Presse nationale