Deux ans après l’indépendance de l’Algérie, le Dinar vient remplacer le Franc, en vigueur dans le pays depuis 1848. C’était le 10 avril 1964.
Il est bien établit que la frappe de la monnaie dans cette région date d’avant Massinissa, mais on attribue à ce dernier le développement de la circulation monétaire parce que les fouilles autour de Constantine, l’antique Cirta, ont révélé le plus grand nombre de pièces trouvées. Elles étaient en plomb ou en bronze et servaient au commerce interne. Bien plus tard, sous la domination ottomane, le Dey d’Alger battait sa propre monnaie en argent (le réal drahem seghar), en or (réal boudjou) et en argent (le sequin soltani). Le boudjou serait une déformation du mot arabe Bouwdjouh signifiant « plusieurs visages » ou plus vraisemblablement « deux facettes ».
Après la prise d’Alger, l’usage de la monnaie turque se raréfie, face à d’autres monnaies, notamment espagnole. Les algériens refusent catégoriquement les pièces de l’occupant agresseur.
Pourtant, le franc est définitivement adopté en 1848, lorsque la pénétration française s’est étendue à tout le territoire algérien. Le franc algérien est même frappé à Alger, au Ruisseau où existe aujourd’hui encore l’imprimerie qui tire les billets de banque.
En 1960, le franc est retiré de la circulation pour être remplacé par le nouveau franc. Et pour des raisons politiques et économiques, l’Algérie se maintient dans la zone franc durant les deux premières années de l’indépendance.
En 1963, la Banque centrale est crée, elle a pour mission de préparer la confection des premiers billets. Et la loi 64-111 du 10 avril 1964 (promulguée dix jours avant) institue la nouvelle monnaie algérienne, le dinar algérien qui est définie par 180 mg d’or. Le 10 avril 1964, l’Algérie a désormais sa propre monnaie. Elle devient d’ailleurs le premier pays africain et arabe à frapper sa monnaie.
Le premier billet algérien imprimé est celui de 50 DA, s’ensuivent ceux de 5, 10 et 100 DA. Mis les premières pièces de monnaies frappées en Algérie ne verront le jour qu’en 1987.
Les billets comme les pièces, représentent toujours un symbole de notre histoire, tel que l’Emir Abdelkader. Par ailleurs, les billets sont peints par de grands artistes, notamment Omar Racim, Issiakhem et Temmam.
«Dinar» est tiré du mot latin «dinarius», système monétaire de l’empire romain. Mais, chez-nous, on préfère parler d’une référence arabo-musulmane, celle d’Abou Mouhadjir Dinar, général arabe, qui, en l’an 55 de l’hégire, a conquis l’empire de Byzance qui occupait le Maghreb à cette époque.