Ce que pense la rue soudanaise de l’Egyptien : Tous les Arabes ont soutenu l’Algérie !

Ce que pense la rue soudanaise de l’Egyptien : Tous les Arabes ont soutenu l’Algérie !

En choisissant de jouer ce match d’appui à Khartoum, les Egyptiens ne se doutaient pas qu’ils allaient commettre l’une de leurs pires erreurs. Car à part le Nil, rien ne semblait rapprocher le peuple d’Egypte avec celui du Soudan. Ils avaient pourtant tellement jubilé en apprenant que le tirage au sort a désigné la ville de Khartoum pour abriter le match.

C’était le premier choix de Zaher !



C’était le premier choix de Samir Zaher qui l’a amèrement regretté depuis qu’il a vu débarquer ces milliers de supporteurs algériens fougueux et déchaînés pour soutenir les Verts. Les Egyptiens se demandent aujourd’hui qui a ramené tous ces guerriers algériens à Khartoum ? Qui les a motivés au point d’envoyer l’aéroport d’Alger pour postuler au voyage vers l’enfer ? Eux disent que c’est Bouteflika et l’Etat algérien. Veulent-ils une confirmation ? Notre président la leur donnera sans la moindre hésitation.

Au pays des actrices de la danse du ventre

Mais que vaudront nos réponses face à ce mur de négation que nous opposent ces Egyptiens dès lors qu’on décide de se plaindre des agressions que nos compatriotes ont subies au Caire ? Rien, fichtrement rien ! Car l’Egyptien reste figé sur son idée quelles que soient les preuves qu’on lui apportera. Pour le bus, c’est de l’intérieur que les joueurs l’ont caillassé avant de retourner les pierres contre leurs… têtes ! Pareil pour toutes les autres agressions des Algériens dans les rues du Caire. De la simulation, de la comédie, assure le pays des actrices de la danse du ventre.

Des témoins neutres : les Soudanais !

Qui doit-on croire lorsque deux clans se disputent et restent persuadés tous les deux que c’est la faute de l’autre ? Dans le cas précis qui nous concerne, nous ne trouverons pas mieux que les témoins oculaires pour trancher. Et ceux-là, nous avons eu fort heureusement l’honneur de les rencontrer à Khartoum. Les Soudanais sont en effet la source la plus crédible pour celui qui voudrait comprendre ce qui s’est passé dans la journée du 18 novembre 2009 à Khartoum. Nous avons approché quelques autochtones pour nous dire ce qu’ils ont vu ce jour-là, mais aussi pour tenter de comprendre un peu plus la mentalité de leurs proches voisins égyptiens.

L’arrogance de l’Egyptien lui vient de la culture des Pharaons

Le premier avec qui on aborde le sujet est un vendeur de puces téléphoniques, prénommé Ahmad. Ce dernier, la quarantaine, est l’un des mieux placés pour parler de l’Egypte et des Egyptiens. Et pour cause, il a fait une bonne partie de ses études au Caire. Ecoutez-le plutôt : «Je n’ai jamais vu un peuple aussi arrogant que celui du Caire. Ils se croient les meilleurs au monde, juste parce qu’ils descendent des Pharaons. Ils oublient qu’ils n’ont plus rien fait depuis des siècles à part creuser la terre et chercher des vestiges anciens qui leur apporteront un peu d’argent. En fait, toute leur culture repose sur l’exhibitionnisme. Leur seul atout de séduction est de montrer ce que les Pharaons ont fait. C’est pour cela qu’ils affichent cette arrogance aux yeux de leurs voisins.»

«Ils n’ont pas avalé la défaite et ils cherchent des excuses»

Les chauffeurs de taxi sont la deuxième source la plus crédible après les policiers, dit-on. Ceci, parce qu’ils sillonnent constamment les rues de la ville et sont souvent témoins des événements. A Khartoum aussi, les «taxieurs», comme on les appelle chez nous, ont été d’un grand apport dans la narration des agressions supposées dont se plaignent les Egyptiens. Saeed est on ne peut plus formel : «Il n’y a eu ni mort ni blessé comme veulent le faire croire les Egyptiens. Vous n’avez qu’à regarder les routes. Il n’y pas de trace de verre ni de sang comme je l’ai entendu à la télé égyptienne. Ils ont perdu le duel face à une équipe qui joue beaucoup mieux que la leur. Ils n’ont pas admis la défaite et ils cherchent à justifier leur faiblesse, c’est tout !»

«On avait de la sympathie pour les Algériens parce qu’on croyait qu’ils allaient être moins nombreux que les Egyptiens»

Son ami Brahim va plus loin dans son raisonnement. «Ils croyaient qu’en faisant jouer le match au Soudan, les supporteurs algériens n’allaient pas être aussi nombreux. On ne voulait pas vous voir écrasés par nos voisins. Et puis, votre pays a envoyé du renfort pour défendre ses enfants après les agressions qu’ils ont subies au Caire. Cela a terrifié les Egyptiens. Franchement, nous aussi on croyait que vous alliez être en infériorité numérique. C’est pour cette raison que le peuple soudanais s’est rangé du côté des Algériens.

On avait même demandé à votre ambassade de nous fournir des drapeaux. Mais le jour du match, la ville de Khartoum a été envahie par les Algériens. Vous avez une ferveur sans pareille. Vos supporteurs sont chauds et féroces. Ils ont gagné la bataille des tribunes.

«Les Soudanais n’ont pas oublié le jour où les Egyptiens ont soutenu le Tchad contre nous»

Pour sa part, Abdurrahmane repose son penchant pour les Algériens sur le passé entre les le Soudan et l’Egypte. «Nous avons déjà le problème du Nil qui se pose depuis des années. Mais aussi d’autres différends historiques, qui remontent à l’époque du roi Farouk. La génération d’aujourd’hui a hérité de ce scepticisme et nourrit ses réticences envers l’Egypte avec un précédent qui concerne les rivalités entre nos clubs de football et les leurs, mais aussi et surtout le match de leur sélection nationale contre le Tchad en 2008 au Caire. Ce jour-là, l’Egypte entière avait montré un penchant flagrant pour nos adversaires. Cela, les Soudanais ne l’ont pas oublié. C’est notre revanche que nous avons prise cette fois et merci pour l’Algérie de nous l’avoir offerte !», a-t-il ricané cyniquement.

«Les Egyptiens sont des peureux et vous des féroces»

Mohamed a été le dernier Soudanais à nous avoir accompagné à l’aéroport au lendemain du match. Voilà ce qu’il a vu dans les rues de Khartoum. «C’est vrai que les Algériens cherchaient partout les traces des supporteurs égyptiens. Je suis sûr qu’ils les auraient tabassés si ces femmelettes d’Egyptiens ne s’étaient pas cachés. Ce sont des peureux. Avec tous ceux qui vivent ici à Khartoum et dans les autres ville du Soudan, ils pouvaient vous manger tout crus s’ils avaient un peu de courage. Mais ils ont abandonné le terrain aux guerriers du désert algérien. Vous avez des supporteurs féroces qui ne reculent devant rien ni personne. Vous devriez venir habiter en Egypte pour leur apprendre comment devenir de vrais hommes et les pousser à se révolter contre les Israéliens qui les narguent honteusement depuis tant d’années. Dommage que vous êtes si loin de nous.»

Pourquoi tous les Arabes ont soutenu les Algériens ?

Voici toute la vérité que les Egyptiens n’admettront jamais lorsqu’elle leur est assenée par les Arabes. Voilà la triste réalité qui les dépasse et qui pousse à opposer cette négation systématiquement à l’endroit de ceux qui veulent leur montrer leurs innombrables défauts. Non, l’Egyptien restera obtus et il continuera à mentir aux yeux du monde entier en affichant cette image de victime éternelle qui le rend si petit aux yeux de tous les Arabes. La seule question que l’Egypte devra régler est celle-ci : pourquoi tous les pays arabes ont soutenu l’Algérie lointaine alors que Misr prétend être «Oummou Dounia» (la mère du monde) ? On ne renie sa maman que lorsque ses mœurs sont légères !

Nacym Djender