Ce que la civilisation égyptienne doit au Tassili (Vidéo)

Ce que la civilisation égyptienne doit au Tassili (Vidéo)

Il y a quelques mois une équipe d’archéologues avait découvert que Sétif était le berceau de l’humanité, dorénavant il faut ajouter une autre donnée : le Tassili a été derrière la naissance de la civilisation égyptienne. C’est ce qu’a affirmé hier, samedi, la géologue française, Ginette Aumassap, lors d’une conférence-débat animée au niveau de la librairie « Point Virgule », à Alger.

En évoquant « un point que peu de gens connaissent, et qui est certainement extrêmement important, qui est l’apport du tassili à la civilisation égyptienne », la spécialiste de la préhistoire africaine s’est attelée à démontrer les résultats de ses recherches. «On a un certain nombre de gravures qui se trouvent au niveau de la frontière libyenne, que l’on retrouve dans l’Égypte ancienne » a-t-elle précisé.

Ginette Aumassap a donné l’exemple de la marque des morts « qui est quand même un élément fondamental de la civilisation égyptienne et qu’on trouve en peinture sur les rochers de cette région». Ce n’était pas le seul apport. Il y a également, comme elle l’a rappelé, celui qui touche l’une des « formes » les plus connues de la civilisation pharaonique : « tous les personnages qui ont une tête d’animal sont également une importation du Tassili, exactement de la partie la plus orientale du Tassili »Et si ces gravures étaient parvenues d’Égypte en Tassili et non dans la direction inverse!

La réponse du co-auteur (avec Sid-Ahmed Kerzabi, ex-directeur du Parc du Tassili) du livre « Mémoires des pierres » (éditions « Anep ») est sans équivoque. « Ces éléments sont anciens en Tassili et beaucoup plus récents en Egypte » tout en ajoutant que le contact entre les deux régions était à sens unique, soit d’Ouest à Est.

Cette découverte est loin d’être la plus importante affirme Ginette Aumassap. Elle a tenu à rappeler que « l’Algérie possède un patrimoine rupestre fabuleux, qui est surement le plus important au monde », tout en déplorant le fait qu’ « il très mal connu, et il va le rester longtemps parce que nous sommes très peu nombreux à travailler dessus ».