Ce que Bruxelles attend d’Alger

Ce que Bruxelles attend d’Alger

L’ambassadeur belge à Alger a révélé que les négociations avec Alger aboutiront, d’ici à la fin de l’année, à un accord-cadre, voire à une convention de coopération.

Le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, ainsi que le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Theo Francken, en tournée en Afrique du Nord, ont effectué une visite de deux jours à Alger. Inscrit dans le cadre de la lutte antiterroriste et de la coopération sécuritaire opérationnelle, notamment en termes de travail de renseignements, ce déplacement allait passer inaperçu en Algérie, n’étaient certains comptes rendus de la presse belge.

D’autant que cette visite concerne trois pays, à savoir l’Algérie, pour la première étape, la Tunisie, prévue aujourd’hui pour la seconde étape, et le Maroc, pour la dernière étape.

Contacté par nos soins, l’ambassadeur belge à Alger a confirmé l’information et a indiqué que ladite délégation a tenu deux réunions importantes avec les responsables algériens. La première a réuni le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, avec son homologue belge, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jan Jambon. Lors de leurs entretiens, les deux parties ont convenu de développer la coordination en matière de coopération policière et administrative. Ce chapitre fera l’objet, dans les semaines à venir, d’une visite d’experts belges à Alger pour étudier et recenser les besoins immédiats dans l’administration, alors que la coopération policière fera l’objet, dès le début de l’année 2016, d’une convention. La seconde réunion s’est déroulée entre le secrétaire général et des cadres du ministère des Affaires étrangères et le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Theo Francken. Lors de cette réunion, à laquelle a pris part le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, les deux parties ont évoqué la libre circulation des personnes. L’ambassadeur belge à Alger a révélé que des réunions périodiques se tiennent depuis 2013 entre les services chargés de l’Asile et de la Migration et le consul d’Algérie à Bruxelles. En substance, Bruxelles cherche à établir un “nouveau pont” avec l’Algérie pour développer “les possibilités d’une coopération policière entre les deux pays”. Ce nouveau “shift stratégique” vers l’Afrique du Nord devra se concrétiser très prochainement, d’autant que “la région sahélienne est directement liée à notre sécurité nationale et je pense qu’il est, dès lors, important que nous nous engagions en Afrique du Nord dans les prochaines années. Car il s’agit finalement d’un tampon entre l’Afrique et l’Europe”, comme l’avait souligné le ministre belge de la Défense. Bruxelles, qui craint l’instabilité en Méditerranée, voudrait travailler directement avec Alger dans la lutte antiterroriste. Steven Vandeput craint que les populations vulnérables et sujettes à la fois à l’extrémisme religieux, d’une part, et à la pauvreté et au réchauffement climatique, d’autre part, “ne puissent pas rester vivre dans ces conditions et pourraient venir en Europe”.