Ce qu’a dit Vahid à Chalali «Il m’a félicité d’avoir joué blessé !»

Ce qu’a dit Vahid à Chalali «Il m’a félicité d’avoir joué blessé !»

Halilhodzic était samedi à Aberdeen, en Ecosse, pour superviser Mohamed Chalali contre Kilmarnock. Au terme du match, les deux hommes se sont rencontrés. Chalali livre ce qu’ils se sont dit.

– Pas trop fatigué après le match ultra physique face à Kilmarnock ?

– Ce match très viril a laissé des traces et au moment où je vous parle j’ai une poche de glace sur ma cheville pour soigner toutes les micros blessures qu’occasionne un tel combat.

– Halilhodzic était dans les tribunes. Cela ne vous a pas gêné ?

– Au contraire, sa présence m’a boosté et m’a poussé à donner le meilleur de moi-même. Je pense, et c’est l’avis général dans la presse écossaise d’aujourd’hui, que ma performance face à Kilmarnock était honnête. Le match était très serré et la défense a primé. J’ai accompli ma part de boulot en essayant d’offrir des solutions à mes collègues tout en faisant mon travail défensif. Je n’ai qu’un regret, c’est que la blessure dont je souffre m’a handicapé et m’a empêché d’être à 100% de mes moyens face à M. Halilhodzic. Heureusement qu’il l’a remarqué et me l’a dit après lorsque nous nous sommes rencontrés.

– Vous avez eu une réunion avec lui, où s’est-elle déroulée ?

– Je l’ai rejoint à son hôtel et nous avons longuement discuté dans la cafétéria. Ce n’était pas la première fois que nous nous rencontrons. Nous nous connaissions et échangions depuis un moment puisque, depuis la venue de M. Halilhodzic, tous les stages à Alger ont eu lieu à Sidi Moussa et ont coïncidé avec les regroupements de l’équipe espoir, dont je faisais partie, qui préparait le tournoi préolympique. Il m’a d’abord félicité pour mon match qu’il a jugé satisfaisant. Il m’a aussi félicité d’avoir joué avec une blessure qui me faisait souffrir. J’ai montré de l’étonnement lorsqu’il a parlé de ma blessure alors que je ne lui avais rien dit. Il a ri et m’a dit qu’il avait remarqué que je souffrais en me regardant courir, à cause de mes appuis.

– Ce n’était donc pas votre premier contact avec lui ?

– En club, c’était le premier, mais en sélection U23 et en stage, nous échangions beaucoup ensemble. Il me l’a dit lui-même en me disant qu’il connaissait mes qualités mes défauts et que s’il était venu en Ecosse, c’était uniquement pour me voir évoluer avec mon club et voir ce que j’apportais concrètement à Aberdeen. Apparemment, il a été satisfait puisque ma performance a confirmé ce qu’il pensait déjà de moi.

– Quel a été le ton de l’entretien ?

– Ce fut un entretien décontracté, mais il a été égal à lui-même, sympathique mais franc. Vous savez, ce n’est pas le genre à faire dans la langue de bois ou a être hypocrite, c’est un homme plutôt direct. On a parlé de la sélection, il m’a dressé un état des lieux, m’a expliqué comment il fonctionnait, m’a parlé de mon jeu, de mes points forts, de mes faiblesses et comment je devais travailler pour m’améliorer.

– Qu’est ce qui vous a étonné chez lui ?

– J’ai été très surpris de la connaissance parfaite de ses dossiers. Par exemple, il savait tout de moi, mon palmarès, mes matchs, mon parcours en club et en sélection, mes blessures, mon style de jeu, ma mentalité. Chaque fois que j’essayais de lui donner une information sur moi, il m’en parlait avant que j’ai pu le dire.

– Vous a-t-il dit s’il comptait vous appeler pour affronter la Gambie ?

– Non, il ne m’a rien dit de cela. Ce n’était d’ailleurs ni le moment ni l’endroit pour parler de ça. C’était un premier contact entre un footballeur algérien et son sélectionneur national. Il m’a rendu visite, nous avons échangé, il m’a donné quelques conseils puis a conclu par : «On reste en contact.» C’était très positif.

– Peut-on dire aujourd’hui que Chalali est dans l’antichambre de l’EN A ?

– Ce que moi je peux vous dire, c’est que l’équipe nationale A est mon rêve le plus cher, qu’il est à portée de… pied si j’ose dire, que cette visite de M. Halilhodzic m’a boosté et que je dois travailler d’arrache-pied et tout donner en match pour convaincre le sélectionneur national et voir un jour Incha Allah mon nom dans la liste.

Si votre nom ne figure pas dans la prochaine liste, serez-vous déçu ?

– Je préfère prendre votre question dans l’autre sens, si mon nom figurait dans la liste de la Gambie, je serais l’homme le plus heureux du monde certes, mais s’il n’y figure pas, je ne serais pas aigri, bien au contraire. Je sais que le sélectionneur me suit de près, qu’il sait ce que je vaux et je me dis que si ce n’est pas pour cette fois, ça sera pour une prochaine fois Incha Allah.

– Lentement mais sûrement. La génération Brésil 2014 ?

– Exactement, nous sommes une bonne génération, nous l’avons prouvé avec les espoirs. Avec les cadres qui ont tutoyé les sommets du continent et de la planète foot lors de l’épopée 2009-2010, nous pouvons faire très mal et nous qualifier pour Brésil 2014.

M. B.