Qui sera nommé vice-président?
L’introduction de la fonction de vice- président dans la nouvelle Constitution est un changement majeur dans l’architecture institutionnelle du pays.
La création du poste de vice- président se précise davantage. Ce point sera l’une des nouveautés de la prochaine Constitution. Même si le projet en question n’a pas été rendu public, il n’en demeure pas moins que cet article est devenu un secret de polichinelle.
Tout le monde en parle. Des partis politiques et des observateurs avisés estiment que l’introduction de ce poste est devenue inéluctable. Pourquoi? La réponse ne nécessite pas une longue réflexion.
Les observateurs comme les juristes estiment que l’Etat veut compléter le vide constitutionnel. Pour éviter un gel des institutions comme ce fut le cas durant la convalescence du chef de l’Etat, qui a duré plus de deux mois, le pouvoir compte cette fois-ci tirer des leçons.
L’introduction du poste de vice-président de la République vise à garantir le bon fonctionnement des affaires de l’Etat en cas de vacance du président de la République. Le rôle du vice-président est d’occuper le poste du président lorsque celui-ci ne peut pas l’exercer. Sa principale fonction, comme le définit la législation, est de se substituer au président si ce dernier est absent, démissionne, meurt ou n’est pas disponible pour remplir sa mission, peu importe la raison. Selon le système politique, le vice-président est soit élu comme colistier (comme le vice-président des États-Unis), soit élu spécifiquement pour le poste ou bien nommé une fois le président élu. En général, ce poste est confié à une seule personne. Dans le système présidentiel, le vice-président détient peu de pouvoir politique pour les opérations courantes, mais il est souvent considéré comme un membre important du cabinet.
Aux USA, par exemple, le vice- président détient le rôle symbolique de président du Sénat. Le vice-président est parfois mis à contribution lors de cérémonies officielles qui incombent au président si ce dernier est trop occupé. Le vice-président dans son rôle, est à même de suppléer à toute défaillance de quelque nature que ce soit. On se rappelle de l’épisode du président américain, John Fitzgerald Kennedy qui a été assassiné le 22 septembre 1963. Une heure après, le vice-président Lyndon Baines Johnson prêtait serment et l’Amérique avait déjà un nouveau président.
L’Algérie a été confrontée à plusieurs reprises à ce genre de situation. Lors de la mort du président Houari Boumediene, le 27 décembre 1978, la démission du président Chadli Bendjedid, le 11 janvier 1992, l’assassinat du président Mohamed Boudiaf, le 29 juin 1992 et enfin la démission du président Liamine Zeroual, le 14 septembre 1998. Récemment, la convalescence du chef de l’Etat, qui a duré plus de deux mois, a sérieusement remis cette question sur le tapis. L’introduction de cette fonction dans la nouvelle Constitution va opérer un changement majeur dans l’architecture institutionnelle du pays. Pour la première fois depuis l’indépendance, la pratique politique en Algérie connaîtra une nouvelle fonction de vice-président. Cette nouvelle donne renforcera l’hypothèse du 4e mandat pour le Président Bouteflika.
Le comité de soutien au programme du président et des partis mènent déjà une campagne tambour battant sur le 4e mandat. La création du poste de vice-président simplifie la voie au locataire d’El Mouradia pour présenter sa candidature à l’élection de 2014. Mais qui sera nommé vice-président? La spéculation bat son plein déjà. Les observateurs de la scène politique avancent plusieurs noms tels ceux du ministre des Transports Amar Ghoul, des anciens chefs de gouvernement en l’occurrence Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem ainsi que de l’actuel Premier ministre. Abdelmalek Sellal est le favori pour occuper ce poste.
Joignant compétence, intégrité et popularité, le Premier ministre, estiment certaines sources, est le mieux placé pour être à ce poste. Pour Ouyahia et Belkhadem, ils peuvent être victimes de leur
ambition. Les deux hommes ont bien nourri des ambitions pour la présidentielle de 2014.
Or, leur position n’est pas aussi confortable pour briguer le poste de vice-président ou se présenter à la grande compétition de 2014.