Cette indemnité, qui est en vigueur dans le secteur de la Fonction publique, est versée à la femme au foyer sans enfants, elle est en vigueur depuis l’aube de l’Indépendance.
Parmi les revendications que remettent fréquemment les syndicats sur la table des négociations, celle relative à l’indemnité au profit de la femme au foyer a toujours figuré en bonne place dans l’ordre des priorités. Et pour cause cette indemnité est restée fort modeste et ne répond pas au demeurant aux préoccupations des travailleurs.
En effet, l’indemnité de salaire unique, comme elle est dénommée dans la réglementation algérienne, n’atteint même pas le seuil de 1.000 DA puisque elle est seulement de l’ordre de 800 DA. Autant dire qu’il s’agit d’une modique somme, mais qui, par rapport à l’indemnité qu’on octroie à un autre type de femmes au foyer, parait fort conséquente.
Car, jugez-en, elle est de… 5,50 DA mois, soit 0,29 cts/j. C’est loin d’être une blague ! Encore moins un poisson d’avril, c’est la triste réalité, hélas. Cette indemnité, en vigueur dans le secteur de la Fonction publique, est versée à la femme au foyer sans enfants, il faut bien le préciser, est, nous a-t-on indiqué, en vigueur depuis l’aube de l’Indépendance.
Elle a été instituée, en effet, en 1965 plus exactement quarante-cinq ans après et malgré tous les bouleversements connus par le pays, notamment ceux relatifs aux multiples augmentations des salaires, somme toute logiques, cette insignifiante indemnité est restée figée.
Les pouvoirs publics sont-ils si insensibles au cas de ces femmes et de leurs maris aussi au point de faire carrément l’impasse sur une éventuelle revue à la hausse de cette indemnité ?
Ou est-ce une simple omission qui dure, cela dit plus qu’il n’en faut ? «Dans tous les cas de figures, c’est une honte», nous a indiqué, hier, un employé au niveau de l’Assemblée populaire communal (APC) d’Alger-Centre ajoutant que «c’est une forme de dévalorisation de la femme au foyer sans enfants comparativement à celle qui a le même statut, mais qui a enfanté».
«C’est une autre aberration que les pouvoirs publics n’ont pas cru bon de corriger» estime, quant à lui, Ali Yahia, président du bureau national de l’Union des travailleurs communaux, un syndicat affilié au Snapap. Pour notre interlocuteur, joint hier «c’est un déni de droit car les salaires doivent normalement prendre en considération les paramètres en rapport avec la cherté de la vie».
Ali Yahia, qui a évoqué cette question des 5,50 DA lors de la conférence de presse qu’il a animée hier matin en vue d’expliquer les motivations qui ont été à l’origine de l’appel de son syndicat à une grève de deux jours des travailleurs communaux, nous a aussi révélé que la femme au foyer avec enfants ne bénéfice plus de l’indemnité de 800 DA mois dès lors que ses enfants ne sont plus mineurs.
Elle touchera alors, à partir de cet instant, 5,50 DA seulement. L’indemnité de la femme au foyer n’a été portée à 800 DA qu’au mois de janvier 2007 alors qu’il était de 400DA depuis janvier 2004. Cette dernière hausse a été introduite dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2007.
Cette indemnité a été, pour rappel, de 400 DA de 1965 à 2004. Il faut noter que dans le secteur économique cette indemnité est légèrement supérieure à ce qui est en vigueur dans la Fonction publique.
A. S.