Ce matin,Emeutes à Climat de France

Ce matin,Emeutes à Climat de France

Jets de pierres, pneus brûlés, gaz lacrymogènes : ce quartier sur les hauteurs de Bab El-Oued a vécu ce matin de violents affrontements entre les habitants et les forces de sécurité, venues déloger les occupants de constructions illicites. Plusieurs blessés, surtout dans le rang des policiers, sont à dénombrer.

La destruction des constructions illicites est à l’origine de cette colère qui a débuté vers 5h 30. De violents affrontements ont ainsi opposé environ 600 manifestants, des jeunes pour la plupart, aux forces de sécurité. Pour laisser passer les engins venus détruire ces habitations illicites, les forces antiémeutes ont dû s’ériger en barrière face aux émeutiers. Barres de fer, pierres et autres objets sont lancés sur les forces de police, alors que ces dernières tentaient vainement de les disperser par le biais de bombes lacrymogènes et balles en caoutchouc.

À l’heure où nous mettons sous presse, la confrontation a fait 4 blessés du côté des policiers, dont 1 grave, et 1 blessé du côté des chauffeurs d’engins chargés de la démolition, alors que les manifestants, hors d’eux, étaient quasiment inapprochables. L’impressionnant dispositif sécuritaire mobilisé à cet effet continuait tant bien que mal à repousser les émeutiers afin de permettre à ces engins d’achever leur tâche. Cette dernière a failli s’interrompre, vu que les chauffeurs des rétrochargeuses ont refusé de retourner sur les lieux sans protection. Il a fallu l’intervention du wali délégué pour qu’ils acceptent à contrecœur de reprendre le travail. Il leur a même promis d’installer, s’il le faut, des agents de sécurité à l’intérieur des cabines d’engins pour assurer leur protection. Rencontré sur les lieux, le wali délégué se refuse à tout commentaire. «Je ne suis pas le wali délégué», nous dit-il, énervé et inquiet. Selon les témoignages que nous avons recueillis sur les lieux, le P/APC de Oued Koreich avait antérieurement autorisé la construction de ces habitations, prévenant les intéressés de s’assumer dans le cas d’une éventuelle décision de démolition.

L’installation de ces quelque 150 habitations s’est faite il y a 2 mois, soit parallèlement à l’opération de relogement des habitants du quartier dit La Carrière, apprend-on auprès des citoyens rencontrés sur place. Des jeunes, notamment, ont occupé tous les espaces vides à l’intérieur et aux alentours de la cité. Ces derniers voyaient dans le programme de relogement lancé ces derniers temps une aubaine. Ils espéraient bénéficier au même titre que les autres d’un logement dans le cadre de ce dispositif. A en croire les habitants du quartier qui se disent contre cette situation, certaines de ces constructions ont même été revendues.

A.B