L’opposition des habitants de la cité Bois des Pins – où bientôt il n’y aura plus de bois justement – au projet de transformation de leur unique jardin en un parking à étages, a pris ce matin une tournure dramatique.
Un violent affrontement a opposé les habitants aux forces anti-émeutes dont l’arrivée sur les lieux dès 4h, a été perçue comme une provocation. Cela alors que les bulldozers poursuivent leurs travaux de destruction de l’espace vert.
Ce matin, vers 4h 30 des échauffourées ont éclaté entre les policiers anti-émeutes et les habitants du quartier. Tout a commencé avec l’arrivée des fourgons de la police anti-émeutes. «Si les policiers n’étaient pas venus, il n’y aurait pas eu d’émeutes», estime un habitant de la cité.
Des magasins et une cabine téléphonique ont été saccagés, un poteau électrique (en bois) arraché et des poubelles incendiées. Des paraboles ont également été arrachées et jetées par terre. La route menant à la cité principale a été barrée avec des pneus, des cailloux et des barres de fer. Les jeunes habitants du quartier ont versé de l’huile de vidange, sur la descente qui mène à la cité, pour empêcher les véhicules de police d’y accéder. Le quartier a été quadrillé par un impressionnant dispositif sécuritaire : des fourgons de la police, des chasse-neige, et des lanceurs d’eau y ont été stationnés. Des groupes de policiers anti-émeutes ont pris place sur les terrasses des immeubles. Vers 9h 50, d’autres échauffourées ont éclaté entre les policiers et les habitants du quartier. Ces derniers ont commencé à attaquer, par des blocs de pierre pesant parfois 4 ou 5 kg, les policiers, au nombre de cinquante, postés à l’extérieur de la cité. C’est là que ces derniers ont répliqué avec des tirs de sommation et se sont introduits dans la cité. Les jeunes manifestants, paniqués, sont rentrés chez eux, et ont recommencé à attaquer les policiers depuis leurs domiciles. «Des policiers sont entrés dans les cages d’escaliers des immeubles.
Ils ont tout cassé, ils se sont même introduits dans certaines maisons. Il y a même un blessé. Y’en a marre de la hogra», témoigne une habitante du quartier. Pourtant, les policiers ont reçu l’ordre de «ne pas recourir à la violence, de ne pas répondre à la provocation et de garder leur sang-froid».
A noter que malgré toutes ces violentes protestations des habitants, les travaux de réalisation du parking au niveau de l’unique jardin que compte cette cité, se poursuivent. Des bulldozers et des camions continuent de détruire le jardin, de niveler le terrain et de transporter des dizaines de tonnes de terre extraite. Vers 10h 30, le calme est revenu au niveau de ce quartier, les agents de NetCom ont commencé l’opération de nettoyage.
M.D