Les enquêteurs de la cellule de sécurité alimentaire, relevant du Service Central Opérationnel de lutte contre la criminalité organisée de la Gendarmerie Nationale, ont mis fin aux activités d’un réseau criminel spécialisé dans la production et la commercialisation illégale d’un prétendu complément alimentaire dénommé « Khaltat Al Soltane » (Le mélange du Sultan).
Largement promu sur les réseaux sociaux comme un produit « naturel » à base de miel, de noix et d’herbes, le produit cachait une réalité bien plus sombre. Les analyses effectuées par l’Institut National de Criminalistique et de Criminologie (INCC) de la Gendarmerie Nationale ont révélé la présence de Sildénafil.
Cette substance médicamenteuse, utilisée pour traiter les troubles de l’érection, est strictement soumise à prescription médicale. Son intégration sauvage dans un produit de consommation courante représente un danger mortel, particulièrement pour les personnes souffrant de pathologies cardiaques ou vasculaires.
Un complément « naturel » frauduleux transformé en menace mortelle pour la santé publique
L’affaire a débuté suite à des informations faisant état des activités suspectes d’un artisan basé à Maghnia, dans la wilaya de Tlemcen. Fort du succès fulgurant de son produit sur internet, l’individu avait mis en place un système de distribution sophistiqué.
Les perquisitions simultanées menées dans l’atelier principal à Maghnia et dans un entrepôt de stockage appartenant à une société de livraison à Alger ont permis la saisie de :
- 7 978 flacons de « Khaltat Al Soltane » prêts à la vente.
- Une somme de 1,2 milliard de centimes en liquide.
L’enquête a mis en lumière l’ampleur du préjudice financier. Le principal suspect utilisait son statut d’artisan pour bénéficier d’avantages fiscaux tout en opérant en dehors de tout cadre légal. En un temps record, le réseau aurait généré un chiffre d’affaires colossal estimé à 13 milliards de centimes. Les transactions s’effectuaient exclusivement en espèces pour échapper à la traçabilité bancaire.
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Les membres du réseau ont été déférés devant les autorités judiciaires compétentes. Ils devront répondre de plusieurs chefs d’accusation graves, notamment :
- Blanchiment d’argent et évasion fiscale.
- Production et distribution de produits pharmaceutiques sans agrément.
- Tromperie du consommateur.
- Non-respect des procédures de paiement obligatoire par les canaux bancaires.
L’APOCE monte au créneau : « Portez plainte pour homicide », exhorte l’association
En réaction à cette affaire, l’APOCE (Association de Protection et d’Orientation du Consommateur et son Environnement) exhorte les familles : « Si un proche a consommé ce complément et est décédé, sa famille doit immédiatement contacter les services de sécurité et la justice pour déposer plainte pour « homicide« . »
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L’organisation rappelle avoir mis en garde à plusieurs reprises contre les compléments alimentaires aux promesses miraculeuses, dénonçant un business criminel où le suspect a amassé près de 13 milliards de centimes au mépris de la vie humaine.
