Dans une lettre ouverte au Ministre des transports et au PDG d’Air Algérie, le Collectif contre la cherté des transports vers l’Algérie (CCTA), alerte contre la hausse des prix des billets d’avion à l’approche de la saison estivale, propice pour dépouiller les algériens résidants à l’étranger.
Ce racket ignoble et inacceptable se reproduit tous les ans au grand dam de la diaspora qui vit mal ce chantage pour revoir le pays.
« La colère est grande au sein de la diaspora qui n’accepte plus d’être prise en otage par Air Algérie et son faux concurrent Aigle Azur qui se partagent ensemble 90% du trafic aérien entre la France et l’Algérie » souligne le CCTA. » Nous refusons d’être traités comme les vaches à lait d’une compagnie aérienne qui dysfonctionne depuis des années et qui n’émet plus le moindre signe d’amélioration. » lit-on dans la lettre ouverte du CCTA.
« En effet, indique le Collectif, « à 4 mois des vacances estivales, à titre d’exemple le billet Lille-Alger atteint déjà les 550€ et va encore s’envoler ! Le billet Metz-Alger coûte 500€, et le Paris-Alger est prématurément fixé à un tarif anormalement élevé ! Oui, les tarifs pour l’été 2016 ont encore augmenté par rapport à 2015 ! »
« Les ministres et PDG se succèdent mais rien ne change »
« Les ministres et PDG se succèdent mais rien ne change ! Pis encore, le ministre des transport actuel est incapable d’exiger la publication d’un décret d’application de la loi des droits de passagers votée depuis plus d’un an… » soulignent-on.
« Le projet de restructuration de la compagnie en 4 filiales n’est que poudre aux yeux ; Il ne changera rien à la situation de la compagnie. Les véritables fléaux de la compagnie sont encore présents et toujours ignorés : sureffectif de 7.000 salariés, emplois familiaux, de copinage, comme les derniers arrivés à l’Agence Opéra à Paris, qualité de service et d’accueil toujours insuffisants, ponctualité déplorable, des dépenses irrationnelles (rien que le loyer de l’agence d‘Opéra à Paris avoisine les 100.000 € par mois), déficits permanents … » détaille le CCTA.
« Fermeture du ciel Algérien »
Revenant sur l’interdiction du ciel algérien aux compagnies à bas coûts, le CCTA dénonce « La fermeture du ciel algérien au Low-Cost et le refus de l’open sky (qui) signifient clairement qu’Air Algérie, compte encore imposer durablement son diktat et ses prix très élevés. Un diktat qui éloigne la diaspora de son pays et l’oblige à acheter ses billets en devises, qui prive les algériens de la passion du voyage, qui bloque le développement du tourisme, qui frustre beaucoup d’algériens d’accomplir le Hajj, etc. »
« Air Algérie s’est éloignée de son idéal et de ses valeurs historiques, Air Algérie est devenue un club de famille, de copains et de coquins, qui coûte très cher à l’Algérie. Air Algérie est devenue un « passeur de harragas VIP », une espèce de « club Med » pour certains de ses salariés privilégiés : ils sont placés dans des agences à l’étranger, disposent d’un poste et d’un très bon salaire en Europe, bénéficient de nombreux aller-retour offerts en 1ère classe, d’un titre de séjour, du paiement de 60% du loyer, d’un supplément de bagages permanent, d’horaires de travail souples, etc. » fustige le Collectif.
Ce dernier pointe « la mauvaise gestion de la compagnie et l’existence d’une catégorie de salariés protégés d’Air Algérie font du billet Air Algérie l’un des plus chers au monde pour ne pas dire le plus cher. »
« Mauvaise gestion et anarchie »
« La compagnie Air Algérie a été confisquée au peuple Algérien, l’anarchie est de rigueur, le « Carnaval fi Dechra » rime avec Air Algérie ! D’ailleurs, en cette période de crise, alors que des projets d’hôpitaux ont été arrêtés, des tramways annulés, des créations de postes gelées, … les subventions faramineuses (plus de trois milliards de dinars algériens) continuent d’alimenter le gouffre Air Algérie ? Pourquoi ? Pourquoi le contribuable algérien doit-il continuer à financer le « club Med familial» ? s’interroge le Collectif.
Le collectif CCTA demande instamment aux députés de l’APN de sortir de leur silence et de dénoncer publiquement le système Air Algérie, affirmant que « Depuis quelques années les revendications récurrentes de la diaspora pour une baisse du prix des billets ne sont toujours pas entendues : ni la direction d’Air Algérie ni le ministère des transports ne prennent au sérieux les revendications de la diaspora. »
« Cette arrogance et ce mépris n’ont que trop duré ! Assez de cette arnaque d’Etat ! » s’insurge le CCTA qui exige :
« L’ouverture immédiate du marché du transport aérien (et maritime, colonisé par la compagnie nationale ENTMV qui impose des prix exorbitants contre des services médiocres) a la concurrence loyale afin d’arrêter immédiatement de l’alignement des tarifs de la compagnie Air Algérie avec la compagnie française Aigle Azur, alignement qui se fait au détriment du citoyen algérien,
Sinon l’application immédiate d’un prix moyen annuel ne dépassant les 100€, ce qui obligera ses faux-concurrents de s’y aligner. Votre complice Aigle Azur propose, SANS SUBVENTIONS (Air Algérie : 60% du prix est subventionné selon M. Boudjema Talai, ministre des Transports !), des billets France-Portugal à moins de 100€ toute l’année, sachant que le Portugal (Lisbonne) est plus loin que l’Algérie (Alger). »
Et de s’interroger « Qu’a de plus le Maroc, l’Ethiopie, la Tunisie pour pouvoir ouvrir le ciel à la concurrence au profit de leurs citoyens ? La compétence en matière de gestion ? Importez nous des experts allemands, japonais, français, chinois, marocains, éthiopiens, tunisiens, etc. pour vous enseigner la gestion. »
Le Collectif menace enfin de faire appel à des manifestations en affirmant qu’ « à défaut de réaction rapide et significative en faveur d’une baisse des tarifs ou l’ouverture du marché a la concurrence, le collectif CCTA lancera un appel à manifester le samedi 30 avril devant l’agence Air Algérie de Lille. Cela constituera le départ d’une longue série de rassemblements qui auront lieu ensuite devant les 33 autres agences Air Algérie à l’étranger, notamment les 6 autres de France. Ces rassemblements vont être l’occasion de former et d’outiller les passagers algériens pour réclamer systématiquement des indemnités de retard ou d’annulation allant de 250€ jusqu’à 600€. » conclut le CCTA.