Les catastrophes naturelles tendent à devenir fréquentes en Algérie. De plus en plus de familles sont endeuillées et des milliers d’entre elles, marquées à vie, mais une fois le drame passé, l’on tourne la page. La vie continue ! C’est du moins ce que révèlent les chiffres sur le nombre d’Algériens souscrits à l’assurance catastrophe naturelle (Cat-Nat).
En fait, sur un parc immobilier de 7 millions de foyers, seulement un demi millions de contrats ont été paraphés. Soit, 6,5 millions de familles algériennes encourent le risque de tout perdre en cas de pluie torrentielle, de séisme ou de coulée de boue.
Hélas, les propriétaires continuent à compter sur l’Etat ou font prévaloir le destin pour justifier leur réticence. Certains, conscients de l’utilité de faire assurer leurs biens contre les catastrophes naturelles reconnaissent ne pas prendre très au sérieux la grande menace que présente dame nature.
Ainsi, bien que les professionnels des assurances reconnaissent l’existence d’une légère hausse de souscription à la Cat-Nat, l’Algérie reste toutefois, loin de la moyenne en la matière.

En fait, les sociétés et mutuelles d’assurance ont réalisé un chiffre d’affaires de 1,5 milliard (MDS) DA « pour un peu plus d’un demi-million de contrats en 2012 », a souligné le président de l’Union des assureurs et réassureurs (UAR), Lamara Latrous.
« Cette assurance connaît une évolution à la hausse en termes de chiffres d’affaires et en nombre de contrats par rapport à 2011. Il est certain que de plus en plus de citoyens viendront s’assurer, car ils sont persuadés qu’il vaut mieux compter sur eux-mêmes en s’assurant plutôt, que de tout attendre de l’Etat », a-t-il estimé. Sur ce point, faut-il préciser que les autorités ont à maintes reprises, exhorter les citoyens à assurer notamment leurs biens immobiliers, un message à travers lequel, l’Etat se décharge de la responsabilité de tout rembourser en cas de catastrophe naturelle.
Bien que rien ne soit fait pour mieux expliquer cette nouvelle donne aux citoyens, les concernés ne semblent plus se souvenir des inondations de Bab El Oued, ni du séisme de Boumerdès ou encore de la coulée de boue de Illilten à Tizi Ouzou. M. Latrous, en tant que professionnel des assurances, écarte toutefois, l’éventualité des mesures coercitives obligeant les citoyens à souscrire des contrats contre les catastrophes naturelles, estimant qu’il serait préférable que les citoyens viennent « volontairement à l’assurance plutôt que d’être forcés à le faire par d’autres moyens ».
« Il est certain que pour persuader un plus grand nombre de citoyens à s’assurer, les sociétés d’assurance doivent faire un grand effort de communication et de sensibilisation comme ne cesse de le répéter le ministre des Finances à l’adresse des assureurs », a-t-il souligné.
« C’est vrai que les sociétés communiquent verbalement dans les lieux de vente aux clients qui passent dans les agences, mais ceci ne semble pas suffire », regrette-t-il avant d’annoncer qu’ »à la rentrée sociale, des portes ouvertes sur les assurances seront organisées en complément de ce que font les sociétés d’assurances ».
Dans l’assurance Cat-Nat, sont couverts les risques de tremblement de terre, les tempêtes et vents violents, les inondations et coulées de boue ainsi que les mouvements de terrains. Des menaces fréquentes ces dernières années en Algérie, que peu de citoyens peuvent prétendre ne pas être menacés. Et pour cause, une grande partie de la population algérienne vit au nord du pays, une région exposée à toutes les calamités. Une menace, somme toute, omniprésente, à en croire les experts qui ne cessent de mettre en garde une population qui reste peu informée, indifférente.
Par Aomar Fekrache