Catastrophes naturelles et changements climatiques: Alger au scanner

Catastrophes naturelles et changements climatiques: Alger au scanner
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Une étude sur la vulnérabilité de la ville d’Alger sera menée par le Centre de Marseille pour l’intégration en Méditerranée (CMI). Elle sera financée totalement par la Caisse des dépôts et co-pilotée par la Banque mondiale. Le choix du bureau d’étude se fera le 6 mars prochain.

A cet effet, un comité de pilotage a été installé jeudi dernier à Alger au ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement (MATE) dans lequel sont représentés plusieurs départements dont l’Intérieur et les Collectivités locales, l’Habitat, les Transports, les Ressources en eau et les Finances. «Alger a une grande vulnérabilité vu sa taille et son rôle économique.

Avec les différents évènements dramatiques comme les inondations de Bab El Oued ou le séisme de Boumerdès, nous avons estimé important de rassembler des données sur les risques naturels ou ceux aggravés par les changements climatiques qui accélèrent les phénomènes extrêmes comme les inondations dues aux pluies fortes à l’origine de glissement de terrain, la hausse de température entraînant des réductions hydriques, l’augmentation du niveau de la mer pouvant causer des tsunamis ou des érosions sur les zones côtières », a expliqué Maryse Gautier, représentante du CMI dans le programme de gestion urbaine.

L’objectif de cette étude est donc de rassembler toutes les données dans un document qui fournira une base de données aux décideurs locaux en matière de développement.

« Ce qu’on propose est de ne pas construire là où il y a risques. Pour les zones construites vulnérables, il s’agit de réduire les risques en renforçant les habitations, ou déplacer des personnes si cela s’avère nécessaire », a précisé Mme Gautier. L’autre cas, le plus lourd et le plus onéreux, qui n’est pas à écarter, concerne le renforcement des côtes comme ce fut le cas à Alexandrie (Egypte).

Cette étude devra être prise en compte dans la planification des villes et le gouvernement devra procéder à des changements. Les résultats de cette étude permettront d’identifier les zones à construire avec des précautions, celles où il n’est plus possible de le faire et enfin les zones vertes où il sera possible de développer la ville. L’étude durera 14 mois. Le CMI est un réseau comportant la Banque mondiale et la Caisse des dépôts.

A titre indicatif, la première étude qui a couvert Alexandrie, Tunis, Casablanca et la Vallée du Bouregreg (Maroc) a coûté 1,2 million dollars financés par la Banque mondiale. A ce sujet, le ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Chérif Rahmani a fait savoir que l’étude qui concernera, en premier lieu, d’Alger sera élargie à huit autres villes algériennes aussi vulnérables dont la démographie dépassera les 14 millions d’habitants à l’horizon 2030.

Le territoire ciblé par les études de vulnérabilité constitue 9% de la superficie totale du pays, et occupé par 40% de la population soit 12 millions d’habitant.

Fella Midjek