Pour faciliter la réinsertion des détenus, les peines, leurs antécédents et la nature de leur condamnation ne seront pas mentionnés sur ce document administratif nécessaire à toute embauche.
Au ministère de la Justice, une commission planche sur cette question.
C’est ce qu’a déclaré, hier, Mokhtar Felioune, directeur général de l’administration pénitentiaire, lors d’une conférence de presse, organisée au centre de presse d’El Moudjahid. «Nous avons fait des propositions et nous avons demandé à ce que le casier judiciaire ne soit pas un frein pour les ex-détenus qui désirent être embauchés. Une commission composée d’un groupe de spécialistes auprès des ministères de la Justice et du Travail et de la Sécurité sociale a été créée pour la révision de cette loi.
Il s’agit de la modification du texte 8 de la loi 04-08 lié à l’exercice des activités commerciales ainsi qu’à l’obligation des administrations publiques à demander uniquement la page 3 du casier judiciaire. Concernant la réinsertion sociale des détenus, il précisera que plus de 6 000 prisonniers ont bénéficié d’un programmes de formation et d’enseignement. Ainsi, il mentionnera que près de 1 915 prisonniers sont inscrits cette année au bac. S’agissant des travaux pour l’intérêt général, l’orateur a affirmé que
cette nouvelle disposition est mise en application en 2010. Près de 867 détenus ont exercé un emploi selon leurs spécialités et les besoins de chaque secteur économique. Il est à rappeler qu’elle concerne les personnes non récidivistes et dont la peine ne dépasse pas une année de prison ferme.
M. Felioune a également évoqué le taux de récidive en 2010. Selon lui, ce taux a connu une baisse sensible passant de 40,75% en 2009 à 40,20% à la fin novembre dernier. «Aucun système au monde n’est épargné par ce phénomène. Il diffère d’un pays à un autre. Les chiffres des pays européens sont plus élevés que ceux de l’Algérie. Dans certains pays, ce taux dépasse la barre des 60%.
Pour lutter contre la surcharge des prisons, M. Felioune précisera que près de 13 nouveaux centres pénitentiaires d’une capacité de 19 000 places seront construits avant la fin 2011. Toutefois, le conférencier reconnaît la gravité de ce problème, et affirme qu’aujourd’hui les détenus occupent des espaces de 2 à 2,5 m2 par personne.
Ce qui est loin des normes internationales. La norme européenne étant de 9 m2 par personne, a-t-il précisé. Il notera que dans le cadre de la modernisation des centres pénitentiaires, les nouveaux établissements de Béjaïa et de Bordj Bou-Arréridj n’ont rien à voir avec les anciennes prisons. Le centre de Bordj Bou-Arréridj conçu pour recevoir 2 000 détenus, prévoit outre 9 m2, 70 classes de cours pouvant contenir 25 détenus par classe. En d’autres termes, les enseignants peuvent donner des cours à 1 560 détenus.
Il y aura également des espaces pour les activités culturelles et sportives. «Nous avons pensé également aux familles des détenus qui auront une meilleure infrastructure d’accueil.» De même M. Felioune a confié qu’il y a une nette amélioration dans la prise en charge des 55 000 détenus dont 11,5 % en détention préventive.