Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992, la Casbah d’Alger est bien plus qu’un simple quartier historique. Véritable labyrinthe de ruelles étroites et de maisons blanchies à la chaux, elle abrite des siècles d’histoire, des légendes oubliées et des secrets architecturaux.
Entre splendeurs ottomanes et légendes populaires, la Casbah cache des secrets insoupçonnés. Des souterrains mystérieux aux palais oubliés, en passant par des fontaines aux vertus miraculeuses, ce quartier mythique n’a pas encore révélé tous ses mystères. Découvrons ensemble cinq de ses trésors les plus fascinants, témoins d’un passé aussi riche qu’énigmatique.
1. Les tunnels oubliés : un réseau souterrain à la Casbah
Sous les pavés de la Casbah s’étend un dédale de tunnels datant de l’époque ottomane (XVIe–XIXe siècle). Ces passages secrets reliaient les palais, les mosquées et les points stratégiques. Permettant aux dirigeants de se déplacer discrètement ou de fuir en cas d’invasion.
Certains historiens affirment que ces galeries furent utilisées pendant la guerre d’indépendance algérienne (1954–1962) par les résistants du FLN pour échapper aux forces coloniales françaises. Aujourd’hui, une grande partie de ce réseau reste inexplorée, en raison des risques d’effondrement et du manque de fouilles archéologiques approfondies.
2. Le palais perdu du dernier Dey d’Alger
Si le Palais des Raïs (Bastion 23) et Dar Hassan Pacha sont des monuments emblématiques, un autre palais, plus discret, appartenait à l’un des derniers Deys d’Alger.
🟢 À LIRE AUSSI : UNESCO : Découvrez les 11 sites algériens exceptionnels du patrimoine mondial (photos)
Dissimulé derrière une façade modeste, cet édifice renfermerait encore des fresques ottomanes, des zelliges (carreaux de céramique) et des plafonds en bois sculpté. Selon des archives locales, ce palais aurait servi de résidence secondaire avant d’être abandonné après la conquête française de 1830.
3. Bir Chebana : la fontaine aux vertus mystiques
Parmi les nombreuses fontaines de la Casbah, celle de Bir Chebana est entourée de croyances ancestrales. Les anciens habitants lui attribuaient des propriétés curatives, et certains prétendaient que son eau pouvait guérir les maladies.
Les sages et les mystiques soufis venaient s’y recueillir pour méditer. Faisant de ce lieu un point de convergence spirituelle. Bien que son débit ait diminué avec le temps, la fontaine reste un symbole du patrimoine immatériel de la Casbah.

Fontaine emblématique de la Casbah
4. La prison secrète sous une mosquée de la Casbah
L’un des récits les plus sombres de la Casbah concerne une prison cachée sous une mosquée, utilisée à l’époque ottomane pour enfermer les opposants politiques.
🟢 À LIRE AUSSI : Alger se refait une beauté : le wali inaugure plusieurs infrastructures pour l’été
Cette pratique, bien que peu documentée, reflète les méthodes de contrôle des autorités de l’époque. Les détenus y étaient isolés dans des geôles obscures, loin des regards, pour éviter toute révolte. Certains chercheurs pensent que ces cachots pourraient se trouver sous la mosquée Sidi Ramdane, l’une des plus anciennes de la ville.
5. L’astuce des doubles façades : une architecture ingénieuse
Pour se protéger des invasions et préserver leur intimité, les habitants de la Casbah ont développé une technique architecturale unique, des maisons à double façade. Derrière une entrée modeste se cachaient souvent des cours intérieures luxueuses (patios) et des pièces richement décorées. Ce système permettait aussi de tromper les envahisseurs en masquant les véritables richesses des familles aisées. Aujourd’hui, certaines de ces demeures, comme Dar Aziza ou Dar Mustapha Pacha, témoignent encore de cette ingéniosité.

Patios au cœur de la Casbah d’Alger
Enfin, malgré son classement UNESCO, la Casbah souffre aujourd’hui de dégradations, entre humidité, surpopulation et manque de restauration. Pourtant, chaque pierre raconte une histoire, chaque ruelle mène à un nouveau secret. Des initiatives de sauvegarde se multiplient, mais le défi reste immense pour préserver ce lieu unique, où se mêlent héritage ottoman, résistance algérienne et légendes intemporelles.