Délabrée et insalubre, la vieille ville d’Alger, La Casbah, est menacée de disparition, quinze siècles après sa création et plusieurs familles risquent de perdre la vie à cause des plafonds et des murs des douérates qui s’écroulent les uns après les autres.
C’est un véritable danger de mort qui menace les familles Bouakaz et Oussalah résidant aux 11 et 3 rue Ouchafoun- Hassen à La Casbah d’Alger.
En effet, ces familles vivent dans une situation des plus déplorables. Les plafonds de leurs douérates se sont effondrés la semaine dernière.
« Nous avons vécu un cauchemar mercredi dernier quand le plafond nous est tombé sur la tête à 22 heures. L’époux handicapé a failli mourir », nous a raconté El-Hadi, un membre de la famille Oussalah, qui ajoute que la bâtisse est classée dans la catégorie rouge par les services techniques de l’APC de La Casbah depuis 1986.
Khalti Zahia, épouse Bouakaz et les membres de sa famille sont obligés de calculer leurs pas, car le parterre de la pièce occupée est un énorme trou d’où on peut voir l’étage en-dessous.
« Nous souffrons chaque année de la dureté de l’hiver. Les murs sont tous fissurés et menacent ruine à tout moment. Cette situation dure depuis très longtemps. Nous avons déposé des demandes de logement comme nous l’a suggéré le président d’APC au niveau de la daïra de Bab El-Oued, mais rien n’a été fait jusqu’à aujourd’hui. Nous ne savons plus quoi faire, ni où aller », nous a confié khalti Zahia.
Le hic est que les services techniques de l’APC de La Casbah se sont déplacés, ont fait leur inspection avec le service social et ont rédigé un rapport où il est mentionné que « ces familles vivent dans des pièces étroites et qui ne peuvent contenir le nombre important des personnes qui y vivent. Les pièces sont dans un état vétuste et les plafonds risquent de s’effondrer sur la tête des occupants. Les murs sont en ruine et fissurés. Il est également signalé que ces familles habitent dans ce quartier depuis 51ans », mais sans pour autant donner une suite favorable à leurs demandes de logement.
Ils se sont contentés de quelques travaux de restauration réduits à quelques dépôts de madriers et quelques retouches pour empêcher les escaliers, les murs et les plafonds de s’effondrer.
Ainsi, toutes ces familles vivent dans la peur quotidiennement, devant le silence des autorités locales.
Les services concernés à commencer par l’APC de La Casbah sont dûment interpelés pour sauver des vies et mettre fin à une situation qui dure depuis longtemps.
Celle par qui Alger était la Blanche, la vieille ville, 15 siècles après sa création, a perdu de sa superbe.
Délabrée, insalubre, La Casbah d’Alger se meurt à petit feu. Elle était composée de 1 700 bâtisses, il y a 30 ans, il n’en reste plus que 600 aujourd’hui et elles risquent de s’effondrer sous les eaux de pluie, tremblement de terre et surtout la négligence des autorités.
L’urgence est d’entreprendre une vraie restauration au lieu de timides opérations de réhabilitation, afin de sauver ce qui reste de la citadelle, l’ancienne résidence des deys d’Alger.