Le cas de Ryad Boudebouz, non-convoqué pour le match face au Bénin, a pris une bonne partie des déclarations de Vahid Halilhodzic, lors de la conférence de presse qu’il a animée hier. Il a confirmé les informations révélées par le joueur lui-même, à savoir qu’il lui est reproché d’avoir ramené une chicha (narguilé) dans sa chambre.
«Il avait été pris avec la chicha à Sidi Moussa et averti»
«Pour ce qui est de Boudebouz et Bouazza, une femme de ménage a trouvé la chicha dans leurs chambres. Ce n’est, malheureusement, pas la première fois pour Boudebouz, car il avait fait ça à Sidi Moussa et avait été averti. Vous ignorez tout cela. D’ailleurs, il a poussé le bouchon plus loin, sans se soucier de sa santé, mais je ne vous dirai pas c’est quoi. En plus, cela lui arrive d’être en retard aux stages. D’ailleurs, même avant que j’arrive, ça se passait ainsi.»
«Un joueur était tombé une fois malade, aujourd’hui, on sait pourquoi»
«Pourtant, je l’avais rencontré dans un restaurant à Charles-de-Gaulle et nous nous étions mis d’accord sur la discipline à respecter. Je ne raconte pas de mensonges : tout ce qu’il a dit est noté dans mon carnet. Je n’ai pas apprécié que tout ça sorte dans les journaux. Il a commencé à trop parler devant l’opinion publique et même avant d’ailleurs. Chacun doit assumer ses responsabilités. Un joueur était tombé une fois malade, et, aujourd’hui, on sait d’où ça vient.»
«La chicha contient des produits prohibés, puisque des joueurs du championnat ont été contrôlés positifs aux tests d’antidopage»
«Certains défendent l’usage de la chicha, en disant que cela fait partie des traditions du peuple algérien ! Celle-ci équivaut à 30 cigarettes. En plus, on peut mettre d’autres «choses» dans une bouteille de chicha, hein ! Celles qui aident à bien chanter. Or, je ne demande pas aux joueurs de chanter. Je leur demande d’être efficaces sur le terrain. Ce que vous ne savez pas, c’est que des joueurs du championnat algérien ont été récemment contrôlés positifs aux tests d’antidopage, à cause de la chicha. Donc, elle renferme des produits prohibés.»
«Contre le Mali, la Bosnie et la Côte d’Ivoire, Boudebouz n’a pas été convaincant»
«Sur le plan sportif, Boudebouz a été titulaire dans les trois plus grands matches que nous avons joués depuis que je suis en poste : contre le Mali, la Bosnie et la Côte d’Ivoire. Lors de ces rencontres, il n’a pas été convaincant. Pour ce stage, j’ai avantagé la concurrence, en convoquant Djabou et Brahimi. D’ailleurs, vous avez tous réclamé Djabou. Techniquement, c’est le plus doué de tous. Je constate avec plaisir qu’il a aussi compris sa mission dans la récupération.»
«C’est comme Ferhat : vous avez demandé sa titularisation, mais la sélection U20 n’a pas gagné pour autant»
«Des journalistes exigent parfois de faire jouer un joueur, mais si l’entraîneur ne l’incorpore pas, c’est pour des raisons objectives. A l’exemple de Ferhat dans la sélection des U20. Après sa première défection, tous les médias le réclamaient. Ainsi, en jouant les deux autres matches, l’Algérie a-t-elle gagné pour autant ? Non, parce que le problème n’était pas à ce niveau. C’est plus profond que ça. D’ailleurs, c’est ce qui m’arrive aussi, quand j’écarte un élément que vous préféreriez, je sais pourquoi. Je dis publiquement certaine choses, mais si je ferme les yeux sur ce qui se passe au sein du groupe, ce serait grave.»
«Je connais bien mes éléments, ils sont discrets»
«Je sais ce qui se passe à l’entraînement, dans les couloirs, dans les chambres. Je connais très bien mes joueurs. Quelquefois, ils ne vous disent pas tout. Ils vous racontent une symphonie en 15 sonates. Or, la seule vérité du football, c’est le résultat. Ce que je ne comprends pas, c’est de lire dans la presse que le peuple algérien soutient Boudebouz. Soutenir un joueur qui fume de la chicha, en plus indiscipliné, c’est incroyable ! Alors, est-ce que sa mise à l’écart est définitive ou pas ? Je ne sais pas. Rien n’est définitif dans la vie. Même ma présence n’est pas définitive. Je ne sais pas de quoi sera fait demain.»
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Cas Belfodil : «Dans la presse, il dit qu’il aime le maillot national, mais au téléphone, il exige une place de titulaire»
Cela fait six mois qu’Ishak Belfodil est annoncé en sélection nationale, mais il n’est pas encore venu. Même Halilhodzic ne cache plus son agacement face à cette situation, n’hésitant pas à le traiter d’hypocrite, mais sans citer explicitement son nom.
«Jamais je n’assurerai une place de titulaire, même s’il s’agissait de mon fils»
«Il y a des joueurs qui font preuve de grande hypocrisie par rapport à la sélection nationale. Quand on lit certaines déclarations de joueurs dans les journaux, on se dit qu’ils sont de vrais patriotes. Ils affirment qu’ils aiment leur pays, qu’ils sont prêts à tout moment de répondre présent, tout en exhibant le maillot de l’Equipe nationale et le drapeau. Or, quand je les ai au téléphone, ils me disent qu’ils ne viendront que si je leur garantis une place de titulaire. C’est comme s’il s’agissait d’une équipe de quartier. Cela ne marche pas avec moi. Jamais je n’assurerai une place de titulaire à un joueur, même s’il s’agissait de mon fils.»
«Je veux des Algériens qui s’assument et qui ne font pas de calculs»
«Belfodil dit qu’il est en train de réfléchir. Alors, moi aussi, je réfléchirai avant de le convoquer. Je dis souvent une chose dans mes conférences de presse, mais dont vous n’avez jamais mesuré la profondeur du sens exact : je veux des Algériens qui s’assument et qui viennent sans faire de calculs. Je veux des joueurs qui respectent le maillot et qui ne sont pas hypocrites. Moi, je respecte beaucoup ce maillot algérien. Bien sûr, c’est vrai que je ne suis pas Algérien, et je ne peux l’aimer aussi profondément que l’aime le peuple algérien, mais je respecte beaucoup ce maillot. Or, il y en a ceux qui ne le respectent pas.»
