Cartes Edahabia, réseaux sociaux, faux sites : la cybercriminalité explose en Algérie

Cartes Edahabia, réseaux sociaux, faux sites : la cybercriminalité explose en Algérie

Face à l’explosion des escroqueries en ligne, le ministère des Postes et des Télécommunications lance une vaste opération de sensibilisation baptisée « Soyez vigilants, le fraudeur attend l’opportunité ».

La menace numérique se renforce en Algérie, avec une hausse inquiétante de 40 % des cyberarnaques enregistrée en 2024. Les autorités ne comptent pas rester passives. Ce samedi 10 mai, le ministère des Postes et des Télécommunications a officiellement donné le coup d’envoi d’une campagne nationale de sensibilisation pour alerter les citoyens sur les dangers de la cybercriminalité.

L’initiative, intitulée « Soyez vigilants, le fraudeur attend l’opportunité », intervient dans un contexte alarmant : plus de 65 % des victimes ont entre 18 et 35 ans, et seulement 15 % des cas aboutissent à un dépôt de plainte. En 2023, la Gendarmerie nationale a recensé 5 130 affaires liées aux crimes numériques, dont 1 130 impliquaient la carte Edahabia d’Algérie Poste.

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Les escrocs en ligne changent de stratégie

Aujourd’hui, les arnaques ne passent plus seulement par SMS ou email. Plus de 51 % d’entre elles ont lieu sur internet, via des plateformes populaires comme Ouedkniss ou les réseaux sociaux. Les méthodes se sont sophistiquées : usurpation de sites marchands, faux profils commerciaux, annonces frauduleuses… Les arnaques sentimentales (19 %), les faux supports techniques (28 %) et les loteries fictives (15 %) sont parmi les plus fréquentes.

Face à cette recrudescence, le ministre Sid Ali Zerrouki a rappelé que le développement du numérique s’accompagne « de nouvelles formes de délinquance », appelant à une vigilance accrue et à une meilleure éducation numérique.

Un dispositif national de prévention déployé jusqu’au 30 mai

La campagne, qui se poursuit jusqu’à la fin du mois, repose sur trois axes :

  • La sensibilisation directe via des ateliers partout dans le pays, avec des agents spécialement formés et des modules dédiés aux populations vulnérables.
  • La communication de masse, avec des spots à la télévision, à la radio, et la distribution de dépliants informatifs.
  • Le renforcement des outils de protection, comme la mise à jour de l’application Baridi Mob, la création d’une plateforme de signalement en ligne et l’instauration d’un numéro vert (3000).

Vers une culture numérique plus sécurisée

Les autorités insistent : ne jamais communiquer ses codes bancaires ou postaux, vérifier la fiabilité des sites web (présence de https:// et du cadenas) et signaler toute tentative suspecte sont des réflexes à adopter. Pour les experts, la sensibilisation constitue une première ligne de défense, au même titre que les lois ou les outils technologiques.

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Cette campagne ne se veut plus qu’une opération ponctuelle : c’est un appel à la mobilisation collective. Car dans un monde de plus en plus connecté, la vigilance de chacun est le meilleur rempart contre les cybermenaces.