Carte nationale de journaliste professionnel,Le débat que veut lancer Mohamed Saïd

Carte nationale de journaliste professionnel,Le débat que veut lancer Mohamed Saïd

Ce projet trouvera-t-il un écho chez des journalistes désabusés par les promesses non tenues?

Après une attente qui a tant duré, le ministère de la Communication lance le projet consistant en l’établissement de la carte nationale de journaliste professionnel.

Le ministère de la Communication vient de lancer l’avant-projet d’organisation de l’établissement de la carte nationale de journaliste professionnel. Le texte élaboré par une Commission consultative autonome, installée le mois de mai dernier et composée d’anciens journalistes, désignés par le ministère, vise à fixer les modalités de délivrance de la carte nationale de journaliste professionnel.

Sans fixer aucun délai pour la concrétisation du projet, le département de Mohamed Saïd a appelé les journalistes «par secteur, par région et au niveau national, à titre individuel ou syndical», à enrichir le texte à travers leurs propositions.

Ce projet trouvera-t-il un écho chez des journalistes désabusés par les promesses non tenues et la division de la corporation en deux collèges? La question mérite d’être posée à plus forte raison que les hommes de la presse, notamment privée, constatent que l’anarchie, la désorganisation et l’appauvrissement de la corporation sont savamment «organisés» et entretenus.

Comment le ministère de la Communication veut-il, en effet, consulter les journalistes à titre individuel ou syndical lorsqu’aucune organisation syndicale de la corporation n’est représentative et quand les décisions concernant la corporation sont prises à l’encontre de ces syndicats?

Un syndicat fort capable de faire des propositions fortes aurait-il accepté et observé la posture de spectateur lorsque des députés et des maçons créent des journaux et lorsque le ministère de la Communication désigne d’une manière unilatérale la composante de la Commission consultative pour la carte nationale de journaliste professionnel et divise la corporation en deux collèges à travers une grille des salaires spéciale pour la presse publique qui ne fait que la propagande du gouvernement? Cette dernière décision a créé un grand sentiment d’injustice chez les hommes de la presse privée.

Mais que dit le projet du département dirigé par l’ancien candidat à la présidentielle de 2009 et président du Parti pour la justice et le développement (PLJ)? Le texte de 36 articles fixe la composition, l’organisation et le fonctionnement de la commission paritaire autonome de la carte nationale de journaliste professionnel avant de fixer les critères de l’octroi de cette fameuse carte.

La commission est composé de 12 membres élus dont quatre suppléants. Les journalistes professionnels de l’audiovisuel, ceux de la presse écrite et électronique, les directeurs de publication, d’agences de presse et de journaux électroniques et les directeurs des médias audiovisuels éliront, pour chaque catégorie, deux membres titulaires et un suppléant.

Les candidats à la commission doivent satisfaire certaines exigences dont celle de justifier de l’exercice continu de leur profession depuis 10 années au moins.

La composition de la commission est renouvelée tous les quatre ans et ses membres sortants ne sont pas rééligibles. Quant à la carte nationale de journaliste professionnel, le texte souligne que sa validité est de quatre années renouvelable. L’article 5 énonce que cette carte est valable en toutes circonstances et ouvre droit à l’accès aux sources d’information ainsi qu’aux facilités liées à l’exercice de la fonction. «Les avantages auxquels donne droit la carte nationale de journaliste professionnel sont fixés par arrêté interministériel et/ou par des conventions ou accords signés avec les institutions ou entreprises ou groupes d’entreprises concernées», stipule l’article 6 du projet, qui exclut les stagiaires et les pigistes de son champ d’application.

Les personnes exerçant en tant que rédacteurs au niveau de sites électroniques d’information n’ont droit à la carte nationale de journaliste professionnel que si le site est déclaré en tant qu’organe de presse, précise le texte.

Pour les journalistes étrangers, le projet proposé souligne que «lorsque la demande est formulée par un journaliste étranger, exerçant dans un organe de presse algérien, la carte ne peut être attribuée au postulant que s’il a obtenu, préalablement, la carte de travail prévue par la législation et la réglementation en vigueur.»