«Si la satisfaction est totale pour les malades chroniques, elle ne l’est que partielle pour d’autres assurés sociaux»
La mise en place en grande pompe de la carte Chifa ne fait plus que des heureux.
Saisissant l’occasion des portes ouvertes sur les accidents professionnels organisés par la Cnas de Bouira, nous avons rencontré les responsables de cette direction, en l’occurrence le directeur et le chef de service des remboursements pour demander des éclaircissements sur le remboursement des honoraires des médecins. Dans une précédente publication, nous avons rapporté la plainte de plusieurs assurés qui ne récupéraient pas les honoraires des médecins quand les pharmaciens gardent l’ordonnance et servent le médicament en utilisant la carte Chifa. C’est ce passage qui a fait réagir la Cnas: «Si la satisfaction est totale pour les malades chroniques, elle ne l’est que partielle pour d’autres assurés sociaux qui soupçonnent une arnaque qui ne dit pas son nom.
La mise en place en grande pompe de la carte Chifa ne fait plus que des heureux.» Pour éclairer les lanternes des plaignants, nous nous sommes rapprochés de la direction et mené une enquête auprès des concernés.
En effet, et depuis déjà la mise en place du système du tiers-payant, le problème a toujours existé. Les raisons sont multiples. Parce que le pharmacien garde l’ordonnance, nombreux sont les citoyens qui n’avaient plus le moyen de réclamer le remboursement des honoraires et croyaient que cela était fait sciemment. Depuis la mise en place de la carte Chifa, ce problème est simplement pris en charge par la Cnas. Selon le responsable du département, les pharmaciens déposent leurs ordonnances. Du côté des officines, les pharmaciens sont unanimes: «Nous remettons à la Cnas la facture des médicaments et l’ordonnance sur laquelle sont collées les vignettes.» Le délai imparti pour leur contrôle est de 15 jours comme fixé dans la convention collective. Les pharmaciens passent en priorité surtout qu’ils remettent des factures assez consistantes qui pèsent dans leurs chiffres d’affaires. Une fois cette opération terminée, les ordonnances sont remises à un service qui se charge d’affecter les honoraires sur le compte de l’assuré. «On est confrontés au problème des comptes dont beaucoup sont des numéros erronés. Quand sur un folio vous trouvez 3 ou 4 numéros faux, c’est la totalité du folio qui est rejeté, l’argent réaffecté sur le compte Cnas est repris de l’opération depuis le point de départ», nous confie un chef de service.
Ces allers-retours entre la Cnas et la poste durent des mois, ce qui suscite le doute chez les assurés. Suite à une instruction de la direction générale, et d’un commun accord avec les services de la Poste, une opération d’assainissement des comptes a été menée et vient d’être clôturée. Pour M.Dridi, le directeur de la Cnas de Bouira, le retard est réel. «Pour pallier ce problème, nous avons réquisitionné nos agents le vendredi et samedi pour assainir le dossier. Aujourd’hui, nous n’avons aucune instance. La totalité des remboursements sont au niveau des CCP», nous dira le directeur. Un autre problème tend à faire croire que l’argent n’est pas viré. «Les sommes remboursées sont parfois dérisoire, 50, 60, voire 80 DA. Le détenteur du compte ne remarque même pas cette somme surtout que les CCP n’envoient plus de relevé au détenteur du compte», nous affirme le chef de service. S’agissant de la journée portes ouvertes sur les maladies professionnelles qui se prolongeront jusqu’au 30 avril, elles sont organisées pour «informer l’assuré et préserver ses droits» nous confie la préposée. L’assuré découvrira les types de maladies classées professionnelles et les modalités à suivre pour garantir ses droits. L’Algérie, qui est membre de l’OIT, a décrété plusieurs textes de loi dans ce sens.
Les maladies sont répertoriées dans 85 tableaux définis par la loi 83/13 du 2 juillet 1983 dans son article 64.