On peut s’offrir un moment de détente en humour et en rire
Sur une toile en folie, un véritable carnaval tourne au ridicule les candidats aux prochaines élections locales.
Terrible exercice pour le prétendant aux prochaines élections communales. Pour les plus chanceux, c’est le cas de le dire, ils se sont perdus dans les méandres de la Toile. Les autres, leur audace les a conduits au pire: ils se sont tout simplement ridiculisés.
«Puisqu’il n’y a rien à attendre des futurs maires qui nous encombrent avec leurs discours insensés et mensongers, profitons de cette aubaine pour rire. Au moins ça!» Voilà qui résume l’impact de la campagne électorale on line.
Il suffit de faire un tour sur Facebook, le réseau social le plus fréquenté par les Algériens, pour faire ce constat. Plus encore, on peut s’offrir un moment de détente en humour et en rire.
Les seuls sujets évoqués sont des moqueries envers des candidats et leurs discours que les internautes estiment «nuls». Sur YouTube, chaque jour des vidéos intitulées «La Mascarade des élections locales» sont postées et partagées sur les réseaux sociaux. Nommées «Bêtisiers des élections», ces vidéos ont été vues des milliers de fois.
Mais la star du moment est incontestablement ce supporteur de l’équipe nationale de football qui est candidat à Chelghoum El Aïd (wilaya de Mila,) qui appelle les supporteurs des Verts à voter pour lui. Il y a aussi le Dr Haddef, qui avec son «madjitche andiralkoum drari ou hna wakfin ou mazel wakfin» avec ces propos qui sont devenus des phrases cultes de la Toile. Les classiques comme les candidats sans tête, d’autres ont carrément repris «Carnaval fi dechra» pour illustrer la campagne actuelle.
Le peu de partis qui essayent d’inonder la Toile avec des affiches et autres photos de candidats, sont vite accueillis avec des tsunamis de commentaires qui dénoncent «les fausses promesses et les discours mensongers». «Halte aux mensonges!», «Arrêtez de nous prendre pour des ignorants!» ou encore «Honte à vous!», sont autant de ripostes à la face de ceux qui s’obstinent encore à chasser des voies… virtuelles. Cette élection a même réussi à se frayer un chemin dans le monde très particulier de la botanique.
Sur le mur d’une certaine Karima K., une internaute très active sur les réseaux sociaux on peut lire carrément: «Botanique et élections: première mondiale, après avoir croisé quelques vertébrés candidats aux élections, je signale à National Geographic, cet hibiscus qui se présente sur une liste à Alger…». Si on prend le risque de lire les commentaires, en centaines, que se partagent les dz-blogers, il faut avoir les abdomens très solides pour contenir l’avalanche du rire qui risque de s’abattre sur vous.
En plus de basculer dans l’humour, d’autres plus radicaux encore réagissent rigoureusement.
Pour les jeunes de la Toile, le vote ne capte aucunement leur attention. Contrairement à ce qui peut se dire sur la jeunesse algérienne à laquelle il est reproché le manque de culture politique sur la Toile, on assiste à des réactions spectaculaires. Voilà ce qu’on peut lire sur le murs de Amine, âgé de 17 ans: «Les opportunistes ne peuvent lutter ni sur le terrain ni sur Facebook. C’est des Manipulateurs mais ils sont souvent démasqués à force de vouloir trop mentir.»
Et comme tout se permet sur la Toile, on a retrouvé la fameuse salve: «Moi Président…» du président français, François Hollande, lors du face à face qu’il eu avec son rival Nicolas Sarkozy. Bien sûr, le citation est adaptée aux prochaines élections locales algériennes. Voilà, un extrait où un internaute est passé à la conception du poste de président d’APC: «Moi, président… d’APC, je nommerai mes amis dans les postes clés de l’APC. Moi, président d’APC, je ne serai plus tenu d’appliquer les promesses de mon parti… Moi, président d’APC, je ne participerai qu’aux collectes de fonds pour mon propre parti dans un des sachets noirs que j’aurais subtilisés aux entrepreneurs sous peine de les bloquer […] Moi, président d’APC, je constituerai une assemblée d’affairistes, je prendrai ma commission sur chaque marché que j’attribue à tout bureau d’étude.» En somme, la campagne continue d’être morose dans la réalité et tourne au ridicule sur la Toile.