Des milliers d’Algériens ayant entrepris des procédures envers des concessionnaires automobiles pour l’achat d’un véhicule neuf, dont la livraison était prévue entre le 15 février et le 15 mars prochain sont contraints d’attendre encore des mois pour avoir leurs véhicules. Motif : les cargaisons qui devaient livrer des milliers
de véhicules n’ont pas pu quitter les quais des pays où ces véhicules sont construits.
Les futurs acquéreurs de voitures en Algérie n’ont d’autre choix que de se montrer encore plus patients. Cette situation était visible dans la mesure où aucun des constructeurs représentés par des concessionnaires existants n’avaient entrepris des projets de création d’usines pour fabriquer des véhicules en Algérie et les livrer aux clients locaux. Cela devait être fait voilà des années d’autant que l’Algérie compte parmi les marchés les plus importants, à venir, au niveau mondial. Le désarroi des Algériens face à cette situation est très coûteux ; d’ailleurs, beaucoup de clients algériens sont venus d’autres régions du pays pour faire une demande pour l’achat d’un véhicule neuf auprès d’un concessionnaire. Certains ont été contraints de débourser d’autres sommes pour loger dans des hôtels, du moment où les agences de certains concessionnaires automobiles leur ont promis une livraison rapide, voire dans certains cas avant le 15 février dernier. Toutefois, malgré ces promesses, les Algériens ont été surpris par cette annonce qui leur a indiqué qu’il faut se montrer entre beaucoup plus patient pour avoir leurs voitures. Il s’agit là de plusieurs longs mois d’attente, car selon certains concessionnaires, le mauvais temps a bloqué les bateaux qui devaient transporter des milliers de véhicules. Pis, au moment où les Agences parlaient de mauvais temps, plusieurs clients ont été contraints de retirer leur argent pour renoncer à l’achat d’un véhicule neuf. Mais, ils ont été surpris par cette autre annonce des responsables des Agences de vente de véhicules. En effet, les Agences ont demandé aux clients de se montrer, encore une fois, patients pour recevoir l’intégralité de leur argent. Il s’agit là de longs mois d’attente, encore et encore, pour la récupération des sommes d’argent versées par les clients. Une autre peine, un autre casse-tête pour les Algériens voulant acquérir un nouveau véhicule.
L’arnaque se poursuit
En plus des retards flagrants dans les livraisons des véhicules neufs au profit des clients, certains concessionnaires automobiles sont versés dans l’arnaque. Comment est faite cette arnaque? Récemment, les services de sécurité ont mené des enquêtes concernant de grosses commandes d’automobiles, faites par des personnes physiques et non pas par des sociétés, car seules les entreprises sont autorisées à faire ce genre de commandes. Ces dernières ayant une complicité dans certaines Agences ont été «autorisées» par les responsables de ces boîtes pour faire de grosses commandes de véhicules, alors que beaucoup de particuliers ont vu leurs demandes refusées. Le but des agences de véhicules était de satisfaire, au premier plan, les grosses commandes au détriment des particuliers. Il y a trois mois de cela, trois frères ont procédé à une commande de 150 véhicules auprès d’un concessionnaire. Non seulement, cette commande a été acceptée sous le nom d’une personne physique, mais le plus étonnant c’est que le concessionnaire avait présenté une remise de «Show-room» de 6% alors qu’il s’agit pourtant de personne physique. Mieux, la personne physique ayant bénéficié de cette remise se voit offrir un autre avantage, celui de ne verser au départ que 10% du montant total. L’astuce est simple, le bénéficiaire avant de payer le montant restant a déjà vendu tous les véhicules avant même de verser la totalité de la somme et avant même que les véhicules ne soient sortis de la maison. Autre détail important, la carte jaune, livrée par le concessionnaire (un document livré avant la carte grise), est émis au nom des acheteurs de seconde main. Ce qui ne peut être fait sans une complicité au niveau des concessionnaires mis en cause.
Par Sofiane Abi