Même si les stations-service ne sont pas totalement à sec comme ce fut le cas à la fin de l’année dernière, les approvisionnements en carburants par Naftal ne se font pas régulièrement et les demandes formulées par les gérants de stations-service sont loin d’être satisfaites.
Selon le gérant d’une des plus im portantes stations de la wilaya d’Oran située à hauteur de Gdyel sur l’axe Oran-Arzew-Mostaganem, son activité a été réduite et les quantités livrées quotidiennement demeurent insuffisantes. A titre illustratif, hier pour une commande de 25 000 litres de gasoil, Naftal n’en a livré que 8000.
Le même gérant estime que cette quantité est écoulée en un quart d’heure étant donné la situation de sa station-service. Ses clients sont souvent des chauffeurs de semiremorques dont les réservoirs peuvent atteindre jusqu’à 500 litres. «Cette situation touche également l’essence super et durant deux jours, les pompes sont restées à sec», a affirmé notre interlocuteur qui précise que si cette pénurie venait à perdurer, son activité serait affectée et il lui sera difficile de faire face aux charges salariales et sociales de ses 11 agents.
D’ailleurs, devait encore ajouter le même gérant, la cafétéria a été fermée en raison du manque de clientèle. Il estime que les lourds investissements qu’a nécessités la station ne sont pas rentabilisés étant donné que pour une capacité globale de 120 000 litres, les quantités reçues ne dépassent rarement le tiers. Pourtant, ces stations appelées communément points de vente agréés (PVA) ont signé des conventions avec Naftal portant sur un approvisionnement régulier.
La plupart d’entre eux ont contracté des crédits bancaires afin d’assurer le service notamment sur les grands axes routiers. Même constat dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès où les stations-service ne sont alimentées que faiblement. Un gérant d’une station de type PVA de Ras El-Ma affirme que la pénurie est toujours présente et estime qu’elle était inévitable et trouve son origine dans la production nationale qui est inférieure à la demande. Les raisons avancées officiellement, à l’instar des intempéries, pour expliquer ces perturbations ne sont pas convaincantes.
La réalité est à chercher ailleurs, selon lui. Le concernant, il précise que pour des capacités de 100 000 litres, il n’en reçoit au mieux que 25 000 et depuis une semaine, Naftal ne lui livre que 5 à 7 000 litres. Depuis vendredi, devait illustrer notre source, il a n’a reçu que 13 000 litres de gasoil, une quantité qui est écoulée en l’espace d’une demi-journée sachant que dans une zone rurale, la demande en gasoil est très forte en plus de celle d’entreprises de travaux publics.
De son côté, le représentant de la fédération des gérants de stations-service affiliée à l’UGCAA estime que la situation demeure encore confuse et les livraisons ne se font pas régulièrement et pas plus tard que la semaine dernière, l’essence super a fait défaut durant deux jours.
Au sujet de la remise en service de la raffinerie d’Arzew prévue pour la fin du mois passé, notre interlocuteur estime que les signes de cette reprise ne sont pas encore perceptibles du fait des pénuries récurrentes. En somme, la région ouest demeure encore tributaire de l’acheminement des carburants à partir de la raffinerie de Skikda et en plus des aléas du temps, la question des capacités de stockage demeure encore en deçà des besoins.
Lors de la dernière crise des carburants qui a touché plusieurs wilayas de l’Ouest notamment vers la fin de l’année dernière, M. Cherdoud, le chargé de communication auprès de la direction générale de Naftal qui avait reconnu la tension observée depuis 4 jours, l’a expliquée par «le fait qu’elle a été engendrée par l’effet de la consignation des ports depuis une huitaine en raison des intempéries ». Selon notre interlocuteur, les tankers ne pouvaient nullement accoster au niveau des ports afin d’effectuer les déchargements.
Salah C.