Des files interminables étaient observées, ce samedi matin encore, devant les stations d’essence et ce, dès les premières heures de la journée. Les assurances de Naftal, à la fin de la semaine écoulée, n’ont apparemment pas rassuré grand monde. Ayant eu vent de la crise de carburant ayant sévi dans l’ouest du pays dernièrement, les Algérois craignent de vivre la même chose et prennent les devants créant une tension. A tort, à en croire les responsables.
Après les stations-service de l’Ouest, c’est au tour de celles d’Alger de connaître, depuis quelques jours, d’interminables files d’attente. Craignant une pénurie qui s’inscrirait dans la durée, les automobilistes, se bousculent en effet, et ce, depuis deux jours déjà, aux stations-service afin de faire le plein du réservoir de leur véhicule. Ces derniers assurent «ne rien comprendre à ce qui se passe». «Nous croyions ce genre de crises révolues.
A mon avis, il est inconcevable de parler de pénurie de carburant dans un pays considéré comme l’un des plus grands producteurs-exportateurs d’hydrocarbures dans le monde. Je ne suis pas expert dans le domaine pour avancer une quelconque analyse, mais ce qui certain, c’est que nous sommes devant le fait accompli et il faut vraiment faire preuve de patience en attendant que les choses reprennent enfin leurs cours normal», nous a affirmé ce samedi matin, Hamid, rencontré non loin de la station-service de Sacré-Cœur à Alger. Nacer, chauffeur de taxi, s’est, de son côté, dit «écœuré» par ce constat quasi quotidien devant les stations-service de la capitale. «J’ai dû faire presque toutes les stations-service. De Chéraga à El Biar, le constat est le même : il faut faire la queue pendant des heures pour être enfin servi», a-t-il déploré. Et d’ajouter : «Dans notre métier, un petit retard peut avoir des conséquences. Mais là nous perdons du temps que nous aurions dû consacrer à gagner notre pain au lieu de courir derrière un plein d’essence.» Interrogé, un employé de cette station-service, a souligné que «les choses s’amélioreront progressivement à partir de demain dimanche». «A notre niveau, toutes les dispositions ont été prises afin d’assurer une alimentation et une distribution régulière», s’est-il contenté de dire en «l’absence du gérant de la station-service». Pouvons-nous vraiment se fier à ces «assurances»? Nous le saurons sous peu. Pour rappel, la direction générale de Naftal avait assuré jeudi dernier sur la disponibilité des carburants en «quantité et qualité». «Nous tenons à rassurer les automobilistes sur la disponibilité des carburants en qualité et en quantité. Les inquiétudes sur l’offre des produits Naftal ne sont pas fondées», avait déclaré à l’APS Mohamed-Arezki Rabia, directeur de la branche commercialisation de Naftal. «La découverte dans l’ouest du pays de quantités d’essence importées d’origine douteuse, a alimenté les craintes sur une rupture des approvisionnements, provoquant un rush sur toutes les stations-service», avait-il précisé. Il ne s’agit pas d’une pénurie de carburants mais d’une forte tension accentuée par les craintes sur une baisse de l’offre de Naftal après cet incident, selon Mohamed-Arezki Rabia.
F.H