Un carburant de type Super serait à l’origine de plusieurs pannes
«Les échantillons prélevés et analysés à Oran n’ont pas donné de résultats suffisants», a affirmé le directeur du District carburant pour la région Ouest de Naftal.
L’opacité et le flou continuent à caractériser la gestion de la crise du carburant «pollué» qui sévit encore dans la wilaya d’Oran. Cela se passe pendant que plusieurs dizaines d’automobilistes, criant à l’arnaque légalisée au nom de l’Etat, exigent des explications. La crise du carburant n’est pas un simple point de vue. «Il faut se rendre sur les lieux et constater de visu l’ampleur des dégâts», a déploré un automobiliste, ajoutant que «la situation est à son paroxysme étant donné que l’essence douteuse continue à faire des ravages pendant que Naftal semble minimiser les dégâts».
En effet, des centaines de voitures sont en panne alors que plusieurs centaines d’automobilistes ont préféré parquer leurs véhicules le temps que la crise passe. Cela se passe dans un silence total et sans aucune suite depuis que Naftal a annoncé des mesures restées sans suite effective. A qui se plaindre? ne cessent de s’interroger les Oranais.
Dans une déclaration récente, le directeur du District carburant pour la région ouest de Naftal, Mohamed Laïd Reddada, a indiqué que «des échantillons d’un carburant, importé, d’une qualité douteuse sont en cours d’analyses plus poussées au laboratoire spécialisé de Naftal à Alger, ajoutant que «ce carburant de type Super serait à l’origine de plusieurs pannes mécaniques survenues à des véhicules ayant utilisé ce produit». Une telle confession ne suffit pas pour asseoir l’accalmie recherchée tant qu’elle n’est pas suivie par des mesures concrètes ne serait ce que la cessation des importations». Le contraire s’est produit. La même source a, dans le sillage de ses déclarations faites à l’APS reconnu que le mal causé est grand. Il a déclaré en ce sens que «nous avons reçu de nombreuses réclamations d’automobilistes qui se sont approvisionnés ces derniers en essence Super et dont les véhicules sont aussitôt tombés en panne». «Plusieurs stations de la wilaya d’Oran et une de Tlemcen sont incriminées par les plaignants», a-t-il expliqué. «Au lieu de se dépêcher dans son enquête et apaiser l’opinion en rendant public les résultats de l’investigation, Naftal a procédé, tout récemment, à l’importation d’une grande quantité d’essence à partir d’Espagne», a affirmé un gérant d’une station d’essence. Ce n’est pas tout. Les préjudices provoqués sont nombreux, des pompes, des compteurs et autres équipements de certaines stations ont subi également des dommages. «Nous avons isolé les camions-citernes qui ont transporté cette cargaison importée, les échantillons prélevés et analysés à Oran n’ont pas donné de résultats suffisants, ce carburant a une couleur qui tend vers le marron alors qu’il devait être transparent, contenant des résidus douteux», a affirmé le même responsable. La mission est vraisemblablement compliquée. Le directeur du District carburant pour la région Ouest a, dans ce chapitre, indiqué que «nous travaillons actuellement pour déterminer la nature de ces résidus» ajoutant que «100 dossiers d’indemnisations ont été déposés auprès du service commercial de Naftal par les victimes». «Ils seront indemnisés suivant les procédures d’usage avec la collaboration des organismes d’assurance», a-t-il assuré avant de poursuivre en déclarant que «les travaux de réparation des équipements des stations endommagés ont d’ores et déjà débuté, notamment pour les stations automatisées relevant du réseau de Naftal».
Aussi, les perturbations en matière d’approvisionnement des stations services sont de visu constatables un peu partout dans toutes les stations de la wilaya d’Oran. Cette situation est, selon des responsables de Naftal, imputable aux mesures de prévention prises aux fins d’assurer l’approvisionnement d’un carburant garanti. «Les camions-citernes ne quittent nos dépôts qu’une fois toutes les assurances données sur la bonne qualité de la cargaison et l’absence de résidus et autres corps étrangers, cette opération prend plusieurs heures et se répercute sur les délais de livraison, d’où les retards enregistrés», a-t-on expliqué. A cette situation imprévue s’ajoute l’arrêt technique annuel de la raffinerie d’Arzew, du 1er au 30 septembre. Cette infrastructure assure les besoins en carburant de toute la région ouest. «La situation se normalisera dans les prochaines heures», a assuré, à l’APS, le directeur du District carburant pour la région Ouest de Naftal, Mohamed Laïd Reddada.