Cannes 2022 : “Nos frangins”, émouvant hommage à Oussekine et Benyahia

Cannes 2022 : “Nos frangins”, émouvant hommage à Oussekine et Benyahia

Son œuvre cinématographique est un hommage aux histoires des immigrants maghrébins en France. En effet, après Indigènes et Hors-la-loi, choisis en Compétition, Rachid Bouchareb révèle Nos Frangins à Cannes Première. Un film réunissant Reda Kateb, Lyna Khoudri et Raphaël Personnaz.

Rachid Bouchareb, réalisateur Franco-algérien, a fait son retour à Cannes le lundi 23 mai 2022 en présentant « Nos Frangins ». Ce dernier met en parallèle la mort de Malik Oussekine, assassiné par deux policiers français, et celle d’un autre jeune immigré tué par un policier en civil la même nuit, en 1986.

Projeté hors compétition, ce film intervient quelques semaines seulement après la diffusion sur Disney+ de la série dédiée à Malik Oussekine. Cet étudiant franco-algérien abattu par deux policiers et qui devient un exemple de violence policière.

« Nos frangin » reçoit l’enthousiasme du public cannois

Poussé par un casting prestigieux, le film se détache de la série Disney. Et ce, en reflétant les destins fracassés de Malik Oussekine et Abdel Benyahia. En effet, les images d’archives des journaux de l’époque parsèment le film : manifestations, interventions politiques… Ce qui permet au film de se rapprocher de la réalité.

De plus, le film creuse les différences entre la famille Benyahia et Oussekine : celle d’Abdel, démunie, isolée, dépourvue de tout soutien. Face à celle d’Oussekine, soutenue par son frère aîné Mohamed, assumant les procédures judiciaires et bénéficiant du soutien du président Mitterrand.

Une telle œuvre ne peut que recevoir un accueil enthousiaste du public à Canne.

Qu’est ce qui a poussé le réalisateur de « Nos frangins » à s’intéresser à ce sujet?

Dans une déclaration au journal Arab News, Rachid Bouchareb affirme que « C’est plus l’horloge personnelle qui s’est déclenchée ». il poursuit « J’avais envie de le faire depuis longtemps; mais j’avais d’autres films à faire avant ».

Pour lui, si aucune adaptation cinématographique n’a eu lieu jusqu’à présent, c’est « parce que la France a beaucoup de retard comparé aux Etats-Unis sur les questions de mémoire ». « Il y a des sujets de mémoire qui sont difficiles et il faut attendre que la France soit complètement prête à en parler. Ça prendra peut-être du temps », a-t-il ajouté.

Né en 1953 à Paris, Rachid Bouchareb, de parents algériens, grandit avec ses huit frères et sœurs. Après des études professionnelles, il intègre une école de cinéma en ayant « plein d’idées de films en tête ». Suite à un premier court-métrage, il réalise sa première œuvre cinématographique « Bâton Rouge ».

Pourtant, il atteint la notoriété quelques années plus tard, en 1991, grâce à « Cheb ». L’histoire du jeune homme expulsé du territoire français, et obligé de tout recommencer à zéro, en Algérie. Ce film a obtenu le Prix de la jeunesse à Cannes et a été sélectionné aux Oscars pour le meilleur film en langue étrangère.