«La compétence doit primer sur l’allégeance. Le temps où les candidatures se faisaient en fonction du degré d’allégeance est révolu.» C’est en ces termes que le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a achevé son meeting hier samedi au niveau de la maison de la culture Ali-Zamoum de Bouira.
Devant une salle composée essentiellement de militants, dont beaucoup d’étudiants de l’Université de Bouira et du mouvement associatif, Abdelaziz Belkhadem a fait une rétrospective du combat du FLN depuis l’époque où il était le seul interlocuteur des Algériens dans le cadre de la lutte armée pour le recouvrement de son indépendance, jusqu’à la période du parti unique. Une période que Belkhadem expliquera, pour la première fois, comme étant un choix politique pris dans un cadre démocratique au sein de l’Assemblée constituante de 1963 qui avait opté pour la poursuite du monopartisme pour permettre la reconstruction du pays qui venait de sortir de sept ans et demi de guerre qui a laissé des centaines de milliers de veuves et d’orphelins, ainsi que plus d’un million d’exilés à rapatrier et des institutions à prendre en charge après le départ de la France. Cela étant, pour les batailles actuelles, Belkhadem, qui a fustigé au passage le Hamas, son ex-partenaire au sein de l’Alliance présidentielle, lui reprochant le fait qu’il ait quitté l’Alliance tout en gardant ses ministres au gouvernement, défendu le bilan du pouvoir comme étant le propre du FLN. Ainsi, il est revenu sur les acquis de l’Algérie après plus de 50 ans d’indépendance, qui offre aujourd’hui la gratuité de l’enseignement, donnant les mêmes chances au fils du paysan qu’au fils du ministre, la gratuité des soins, le droit d’accès au logement et à l’emploi. Pour ces deux derniers volets, Belkhadem expliquera que même si ces efforts restent en deçà des attentes du citoyen, les résultats sont là pour témoigner de ces efforts avec aujourd’hui plus de 7 millions de logements et plus de 1, 5 million d’étudiants contre quelques milliers à l’indépendance. Pour les échéances futures et après avoir expliqué les soutiens du FLN aux réformes du président de la République, Belkhadem a abordé le volet des prochaines échéances électorales qu’il dira ne pas craindre. «Le FLN ne craint ni les démocrates, ni les islamistes.
Notre sigle et notre slogan puisés des principes de la déclaration du 1er Novembre 1954 que sont l’Algérie démocratique et sociale dans le cadre des principes de l’Islam ne sont pas de vains mots. Nous sommes des démocrates et nous avons toujours appliqué les principes de la démocratie, dont l’alternance au pouvoir au sein du parti avec quatre secrétaires généraux en moins de 20 ans ; une Algérie sociale qui protège le pauvre et le démuni et, enfin, une Algérie plurielle qui vit selon les principes de l’Islam puisque nous sommes tous des musulmans et personne ne pourra remettre en cause notre islamité ni notre combat en faveur de l’Islam», dira-t-il. Serein et confiant quant à une victoire du FLN lors des prochaines échéances électorales qui se profilent avec en premier les législatives de mai prochain, Abdelaziz Belkhadem donnera ce qu’il considère comme des recommandations à l’encontre de tous les responsables et militants du FLN depuis la base jusqu’au sommet. Ainsi, il dira que l’ouverture des listes pour les candidatures débutera le 26 février et s’étalera jusqu’au 6 avril prochain. Les candidatures seront individuelles et seront déposées au niveau des kasmas. A la clôture de la date de dépôt des candidatures, les commissions locales au niveau des kasmas transmettront tels quels les dossiers de candidatures aux mouhafdhas. Là, une commission élargie composée des membres des kasmas, des mouhafadhas et des membres du bureau national, à l’exclusion des membres qui se seraient portés candidats, vont siéger pour étudier les dossiers et donner leurs avis sur chaque candidature. Sans plus. Après ces avis, les dossiers seront transmis au bureau national, lequel siègera et statuera sur toutes les candidatures en prenant en compte les avis des mouhafdhas, surtout concernant le passé militant de chaque candidat, sa filiation et éventuellement le passé révolutionnaire de sa famille. «Mais je tiens à vous assurer que seule la compétence primera dans le choix des candidats. Fini le temps des allégeances», dira-t-il en précisant que plus le niveau du candidat est élevé plus il aura des points, et à l’inverse, moins le candidat est âgé, plus il aura des points et cela pour encourager les candidatures des jeunes au sein du FLN. «Nous voulons que le flambeau soit transmis d’une manière intelligente aux nouvelles générations afin que le FLN soit toujours à l’avant-garde des luttes et des défis dans ce pays», dira Belkhadem sous un tonnerre d’applaudissements des centaines de personnes présentes, dont la plupart se comptait parmi les jeunes, pas nécessairement branchés politique. Lors de ce meeting, aucune allusion n’a été faite aux redresseurs dont Belkhadem semble tourner la page définitivement. Dans les coulisses, beaucoup se frottaient déjà les mains après ce discours tant dans la salle, deux personnages, le mouahfedh et le P/APW en l’occurrence, qui semblaient jusque-là parmi les favoris pour être tête de liste FLN à Bouira, venaient d’accuser le coup. Les deux personnages n’ont même pas le niveau du baccalauréat.
Y. Y.