Candidatures à la présidentielle: Aucun poids lourd à l’horizon

Candidatures à la présidentielle: Aucun poids lourd à l’horizon

Les postulants à l’élection présidentielle d’avril prochain se font rares. A l’inverse des échéances semblables tenues dans le passé, l’idée d’une candidature au poste suprême ne semble même pas effleurer le personnel politique ou les traditionnels noms qui s’affichent habituellement. Le débat est ailleurs…

Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Septembre 2018. La scène politique algérienne se trouve déjà projetée dans l’incontournable débat autour de l’échéance de 2019. Les éléments permettant de l’alimenter sont encore peu disponibles, mais certains faits donnent l’impression qu’une ébauche du processus se dessine lentement. Des candidats ont, en effet, annoncé leur intention de tenter leur chance. D’abord Nacer Boudiaf, fils du défunt Président, animé du désir, dit-il, de poursuivre l’œuvre inachevée de son père. Pas d’étonnement, mais les Algériens attendent de découvrir la suite de la liste.

Celle-ci s’allonge au fil des mois avec l’annonce du porte-parole du MDS (Mouvement démocratique et social), Fathi Ghares, celle du président du Rassemblement algérien (RA) Ali Zeghdoud, et enfin, la confirmation de Bélaïd Abdelaziz, responsable du Front El-Moustakbel. Aucune grosse pointure ne se manifeste. Pas de postulant issu des partis. Les traditionnels hommes ou femmes politiques qui n’avaient pas hésité à se lancer dans l’aventure pour les présidentielles au cours de la décennie précédente n’évoquent même pas le sujet. Quatre années auparavant, il en était pourtant tout autre. La liste des candidats à l’élection présidentielle de 2014 en fait foi : Ali Benflis, Louisa Hanoune, Fawzi Rabaïne, Moussa Touati, Soufiane Djillali et Ahmed Benbitour.

Les deux derniers postulants ont, cependant, pris la décision de se retirer après l’annonce de Bouteflika de se représenter pour un quatrième mandat. En raison d’un problème de signatures, le dossier de Rachid Nekkaz n’a pas été retenu. Aucun de ces noms ne s’est manifesté aujourd’hui. Même l’initiative d’un groupe d’intellectuels soutenant la candidature de Mouloud Hamrouche s’est effilochée avec le temps. Hommes politiques et chefs de partis ont les regards tournés ailleurs, à la recherche d’indices, d’éléments de décryptage d’une situation qui ressemble peu à toutes celles ayant précédé l’évènement prévu. Les faits se reflètent parfaitement dans les discours réguliers de ces derniers, ponctués d’interrogations et axés sur l’opacité et le flou du moment. Ces derniers jours, l’intérêt s’est porté davantage sur des «signes» pouvant laisser entrevoir des changements dans les évènements à venir.

Des appels au report de l’élection présidentielle, émanant de partis membres de l’Alliance présidentielle, ont fait grand bruit jetant le doute sur le processus censé se mettre en place. Un cafouillage s’en est suivi ajoutant à la confusion ambiante. Une confusion qui semble à l’origine de l’absence d’engouement des candidats potentiels. La prudence a fini par prendre le dessus, dans l’attente de l’évolution d’une situation inéluctablement appelée à s’éclaircir dans les tout prochains jours. Selon les textes en vigueur, la convocation du corps électoral devrait avoir lieu avant la fin du mois en cours.

A. C.