Dans un entretien accordé au quotidien arabophone El Bilad, Abdelaziz Belkhadem, ex- secrétaire général du FLN, abordant la crise que connaît le vieux parti ces derniers mois, notamment depuis sa destitution, parlera pour l’essentiel de son éventuelle représentation à la tête du parti, de celle à la présidentielle, de la «trahison» de ses ministres….
Abordant la crise au FLN, toujours sans secrétaire général depuis le 31 janvier dernier, date de la destitution de Abdelaziz Belkhadem, ce dernier affichant sa profonde conviction, dira qu’il est inconcevable que
«le parti le plus ancré dans la société algérienne, qui a de tout temps dominé la scène politique en étant majoritaire dans toutes les Assemblées, puisse rester plus longtemps sans tête». Plus que jamais convaincu qu’«il n’y en a jamais eu et il n’y en aura pas d’homme consensuel» autour duquel se regrouperont les militants, il ne cachera pas sa «crainte» de voir «perdurer cette situation de crise». Ce qui n’est pas de «l’intérêt du FLN encore moins de l’Algérie», relèvera-t-il. Et pour alternative, Belkhadem proposera de recourir au vote à bulletin secret pour le choix d’un candidat. Sur la prochaine session extraordinaire du FLN, il émettra son souhait qu’elle se tienne «dans les plus proches délais, loin de cette logique de chercher l’homme consensuel, car cela ne ferait qu’empirer les choses notamment en cette période sensible caractérisée par des actions sociales, et faire perdurer l’absence du FLN de la scène politique, qui reste vide».
Dans ce contexte, sur une possibilité de se représenter aux urnes lors la tenue la session extraordinaire du Comité central du FLN pour reprendre les rênes du parti, il dira : «Je n’ai pas encore tranché sur cette décision. Lorsque je pense à l’intérêt du parti, aux 156 militants qui continuent de me solliciter pour rassembler les rangs, l’idée m’effleure effectivement. Mais lorsque je réalise que je dois travailler avec ceux qui m’ont trahi, je me rétracte.» Dans ce sens, expliquant le retour de veste de ses ministres, il condamnera les calomnies portées contre lui au lendemain de la tenue de la session extraordinaire du Comité central, notamment celle l’accusant de «mener le FLN dans l’opposition».

Ainsi, sur le rappel à l’ordre lancé par le Premier ministre Abdelmalek Sellal en direction des ministres détracteurs de Belkhadem, ce dernier indiquera que «le Premier ministre a été induit en erreur par l’un de ses ministres qui lui avaient affirmé, sans aucun fondement, que le groupe parlementaire du FLN s’opposait à la loi sur les hydrocarbures». Ce qui a fait, poursuivra-t-il, que le PM s’est interrogé si «le FLN est entré dans l’opposition ?». A ce propos, défendant sa formation politique, Belkhadem soulignera que «220 députés relevant du groupe parlementaire du FLN ont voté la loi sur les hydrocarbures, seuls 7 d’entre eux avaient émis des réserves concernant l’exploitation du gaz de schiste à cause des ses effets nocifs sur l’environnement».
En outre, se disant loin d’accuser le PM d’avoir incité d’une manière ou d’une autre lesdits ministres à se dresser contre lui, l’ex-SG du FLN dira plutôt en vouloir «aux ministre du FLN qui sont sortis des bannières du parti, pour pratiquer leur exercice politique, et se sont mis à émettre des avis et des tracts à partir de l’intérieur du gouvernement sans qu’ils pensent aux conséquences de leurs actes qui ont envenimé la situation». S’agissant de sa candidature à la présidentielle de 2014 au nom du FLN, Abdelaziz Belkhadem, réaffirmera une fois de plus qu’il ne se portera pas candidat si le Président Bouteflika devait se représenter à un quatrième mandat. Dans le cas contraire, ajoutera-t-il, «le règlement intérieur et les statuts du parti sont clairs : le Comité central décidera de la validation d’une candidature FLN pour de pareilles échéances».
En outre, il ne manquera pas de rappeler son soutien au candidat Abdelaziz Bouteflika en 1999 (premier mandat), «avant même que je ne sois SG du FLN».
Par Lynda Naili Bourerab