Le FLN est toujours à la recherche d’un accord sur les modalités de l’élection d’un nouveau secrétaire général.
Car, entre les partisans d’un candidat de consensus et les adeptes d’une élection à bulletins secrets, il y a un large fossé. « Il est encore tôt pour parler de candidat. Tout ce qui se dit dans la presse sur ce sujet est totalement faux. Car, avant d’entamer l’opération d’ouverture de candidatures, il faut, d’abord, procéder à l’examen ou à l’analyse de la situation du parti, à travers les 48 wilayas.
Donc, il faut discuter et se concerter avec la base et, surtout, les membres du Comité central, habilités à élire le SG, pour faire une pré-analyse sur les candidats », a estimé l’ex-porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja. Selon lui, le parti entame une deuxième phase après celle de l’éviction d’Abdelaziz Belkhadem de la tête du parti. « Nous nous sommes entendus sur le départ de Belkhadem, maintenant, il faut trouver un consensus sur le candidat potentiel susceptible de présider les destinées du parti. Et si nous n’arrivons pas à une entente, il faudra passer par les urnes », souligne M. Bouhadja. Au sein des anciens redresseurs, les adeptes d’un candidat consensuel ne baissent pas les bras.
Ainsi, l’un des chefs de file des opposants à Belkhadem conseille tous les membres du Comité central à trouver un consensus pour se mettre d’accord sur un nom et éviter, ainsi l’opération de l’urne. « Le vote est souvent entaché d’irrégularités. Il faut le dire, les gens qui ont la « chkara » auront le dernier mot. Mais cela laissera le parti dans un conflit perpétuel. Je pense qu’il faut être d’accord sur l’homme qui aura le consentement de tous », estime Mohamed Seghir Kara. Mais avant d’en arriver là, M. Bouhadja préconise de mettre en place la commission de candidatures qui aura la délicate mission d’imposer les critères de sélection des postulants et d’étudier « profondément » leurs CV.
« N’est pas candidat qui veut. Il s’agit de l’avenir du parti qui doit être géré, selon le nouveau schéma politique. Donc, il est urgent de régler, d’abord, le problème organique du parti pour pouvoir avancer dans le programme nouveau, car ce qui a fait défaut à l’ancienne direction, c’est l’organisation. Belkhadem ne comprenait rien à l’organique », relève M. Bouhadja. En attendant, Mohamed Seghir Kara confirme la candidature d’Abdelaziz Ziari à la tête du parti.
Comme il affirme aussi que la base plébiscite Mohamed Boukhalfa, membre du Comité central du FLN et proche ami du regretté Abderrezak Bouhara. « Le parti a besoin d’un candidat propre », tient à préciser M. Kara. Mais tout porte à croire que les partisans d’un retour d’Abdelaziz Belkhadem ne désespèrent de revoir ce dernier, rebondir pour briguer un second mandat. Ils aiment rappeler que Belkhadem n’a été détrôné que par une différence de trois voix.
La candidature de grosses pointures comme Abdelazziz Ziari, Mohamed Saïdani, Mohamed Boukhalfa ou Saïd Bouhadja, ne semble pas les inquiéter d’autant que, selon eux, une bonne partie des membres du Comité central reste fidèle à l’ex-SG. Reste que le scénario d’un retour de Belkhadem peut s’apparenter aussi à une manœuvre de ses partisans, visant à mieux placer l’un des leurs lorsque sonnera l’heure des tractations. En tout cas, Abderrrahmane Belayat, qui prend les commandes du parti en tant que coordinateur durant cette phase pour préparer l’élection du nouveau SG, pèsera de tout son poids pour que le nouveau SG soit élu par les urnes et non sur la base d’un consensus.
M. Benkeddada