Candidate malheureuse en 2004: Que décidera Louisa Hanoune cette fois ?

Candidate malheureuse en 2004: Que décidera Louisa Hanoune cette fois ?

Elle a décidé de prendre son temps, Louisa Hanoune, la passionaria du Parti des travailleurs, avant de se résoudre à se jeter dans le bain ou au contraire assister à partir des premières loges à la présidentielle qui pourrait voir le devenir du pays prendre un cours tel qu’il s’agira d’un «rendez-vous avec le destin», comme elle n’avait pas omis d’avertir il y a une dizaine de jours à partir du Village des artistes de Zeralda.

Il faudrait être un grand naïf pour croire que son avis n’influencera pas la décision de l’instance du PT habilitée à donner le quitus pour prendre part ou non à l’élection présidentielle du 18 avril prochain, mais se voulant respectueuse des structures de son parti et de son fonctionnement, Louisa Hanoune laisse donc la main à son bureau politique, le week-end prochain vraisemblablement, pour décider d’être de la partie ou non. Si l’on décortique ses propos tenus samedi, la secrétaire générale du PT ne paraît pas très chaude pour s’impliquer, du moins si la situation politique et socio-économique demeure en l’état.

La convocation du corps électoral, en guise de premier acte de clarification, qu’elle réclamait dix jours plus tôt pour dissiper ce qu’elle appelait «les incertitudes et les interprétations» quant au maintien ou pas de ce scrutin ne semble pas la rassurer outre mesure pour se lancer et poursuivre ainsi dans la logique qui la voyait lors de l’élection présidentielle de 2009 briguer pour la seconde fois la magistrature suprême en criant haut et fort que c’était pour avoir «la possibilité de disposer d’une formidable tribune pour faire progresser les idées du parti, défendre la souveraineté nationale et changer le destin des Algériens».

Pour accepter de participer à conférer à cette élection son cachet démocratique, Louisa Hanoune, qui tenterait alors sa chance pour la cinquième fois, a aligné les préalables entre la révision de la loi portant régime électoral et la mise sur pied d’une véritable commission de surveillance du processus électoral du début à sa fin. Ceci, sans parler de cette question récurrente depuis quelques scrutins concernant «l’intrusion de l’argent sale dans la campagne».

Des revendications, en somme, qui reviennent comme un leitmotiv et, surtout, qui ne l’ont pas empêchée auparavant d’être de la partie, surtout que cette fois le danger qu’encourt le pays est réel plus qu’il ne l’était lors de la conjoncture dans laquelle s’était déroulée la présidentielle de 2014 puisque, à l’en croire, l’Algérie d’aujourd’hui diffère totalement de celle d’il y a cinq ans, la situation s’étant nettement dégradée avec une crise politique et institutionnelle des plus graves, alors que les larges couches sont passées de l’état de pauvreté à l’état de misère au moment où les classes moyennes ont rejoint le rang des pauvres, ce qui a entraîné une crise sociale qui menace la sécurité nationale. Une situation qui n’est pas loin du chaos donc, selon sa description d’il y a dix jours dressée lors de la tenue de la première session de l’année de son comité central.

Mais est-ce suffisant pour qu’elle se décide à mettre l’habit de la «sauveuse» et, donc, tenter de briguer une nouvelle fois le droit de siéger à El-Mouradia et, ainsi, se mettre en travers du chemin du Président sortant, celui-là même qu’elle a soutenu en maintes occasions, même lorsque le pays n’allait pas comme dans le meilleur des mondes ?

Azedine Maktour