Cancers gynécologique et mammaire : 20.000 nouveaux cas chaque année

Cancers gynécologique et mammaire : 20.000 nouveaux cas chaque année
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La surveillance des patientes, après tout traitement pour cancers gynécologique ou mammaire, est impérative pendant plusieurs années et doit même être conduite à vie, avertissent les oncologues.

«En Algérie, près de 20.000 nouveaux cas de cancers gynécologique et mammaire sont recensés chaque année», a déclaré jeudi dernier à Alger le docteur le Dr Soumia Oulmane, sénologue et membre du bureau de l’Observatoire Algérien de la Femme (OAF), lors d’une journée consacrée à «l’amélioration de la prise en charge des femmes dans la promotion maternelle, infantile et les maternités.»

Cette rencontre qui a été organisée par l’OAF et qui a vu la participation de plusieurs sages-femmes et médecins généralistes a été une occasion pour eux de débattre les problèmes liés à la santé et la prise en charge des femmes malades.

Dans sa présentation «Surveillance des femmes traitées pour cancers gynécologique et mammaire», le Dr Soumia Oulmane a expliqué que « certains de ces cancers sont contagieux, comme le cancer du col de l’utérus.» Ce type de cancer a une croissance lente, et il est précédé d’une longue phase de mutation cellulaire. S’il est traité à temps, la guérison est presque toujours assurée. Pour cela, il faut se faire dépister à temps et réaliser un frottis tous les trois ans, par le médecin généraliste ou par un gynécologue.

Le Dr. Oulmane a mis aussi en évidence l’aspect socio-épidémiologique où elle a souligné « quand une femme est malade, toute la famille est atteinte. Sa maladie interfère d’une façon directe avec sa vie procréative. Les projets parentaux parfois sont compromis ou modifiés. La maladie interfère avec la vie conjugale. La femme voit sa structure familiale compromise, et peut même arriver au stade de divorce, ajoutant à ceci la crainte de la transmission mère/fille et la terreur permanente de la rechute ou une récidive.» Dans ce sens, l’oratrice a indiqué à l’ensemble des participants que la surveillance des patientes après tout traitement pour cancer gynécologique ou mammaire est impérative pendant plusieurs années et doit même être conduite à vie. « Les rendez-vous sont extrêmement anxiogènes et les bilans très angoissants pour une malade, c’est pour cela qu’elle doit être confiée à des professionnels avertis», a-t-elle expliqué. Pour le Dr. Oulmane, le suivi et la surveillance de ce type de malades doit être assuré par des spécialistes.

«Cependant, l’accompagnement au «quotidien» est plus aisé lorsqu’il est assuré par un personnel de santé qui à l’avantage de la proximité physique et émotionnelle, la connaissance de la malade et de son entourage, la plus grande disponibilité des centres spécialisés», a-t-elle indiqué avant d’ajouter « la surveillance est alors plus efficace et plus simple et c’est vous les sages-femmes et les médecins qui réunissez ces critères.» Selon elle, la surveillance de ces patientes aura pour but de surveiller tout signe de rechute ou récidive et d’en éviter les retards de prise en charge. Surveiller la survenue d’effets secondaires tardifs liés au traitement anticancéreux. Surveiller les traitements substitutifs et être à même d’assurer correctement la prise en charge des pathologies courantes chez ces femmes.

La prise en charge des femmes et du nouveau-né est une priorité

De son côté, Mme Belgroune, sage-femme et membre du bureau OAF a souligné dans son intervention intitulée «Sage-femme et nouveau-nés» que « la sage-femme a un très grand rôle auprès du nouveau-né. L’approche néonatale par la sage-femme commence bien avant la naissance aussi bien par le dépistage des pathologies gravidiques ou maternelles pouvant influer sur le pronostique néonatal. La présence constante de la sage-femme dans l’environnement de la salle d’accouchement la met en situation de répondre rapidement à l’urgence du nouveau-né.» Elle ajoute « encore faut-il que cette compétence soit entretenue et qu’elle s’exerce dans le cadre d’ «un protocole bien définis» c’est peut-être là le nœud du problème, s’il existe.»

Quant à la présidente du OAF, Mme Djafri, elle a déclaré qu’«il y a une amélioration dans la prise en charge des femmes et du nouveau-né.» Néanmoins elle a souligné la nécessité de la formation continue des sages-femmes et des médecins généralistes notamment dans le dépistage des pathologies tel le cancer.

Wassila Benhamed