Des chiffres effrayants
Cette situation est de plus en plus alarmante malgré les efforts colossaux déployés par l’Etat.
Plus de 45.000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés annuellement en Algérie, indique les dernières statistiques de l’Organisation mondiale de la Santé (WHO). 20 types de cancer sont les plus répandus. Parmi les cinq cancers les plus fréquents chez la gent féminine, à savoir le cancer des ovaires, du col, de l’utérus et du côlon, le cancer du sein représente la première cause de mortalité.
En l’absence de vraies statistiques, les spécialistes estiment que pas moins de 10.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, et ce, généralement chez les femmes de 40 à 49 ans. Ce fait cause environ de 4500 décès! Très lourde perte qui pourrait être évitée! Rien ne pourrait expliquer ce fait à part la défaillance du système national de santé traduit par un manque flagrant dans la prise en charge des cancéreux: panne tout au long de l’année des appareils de soins de radiothérapie, rupture de stocks de médicaments. Résultat: un dépistage tardif nécessitant un traitement plus compliqué et coûteux et souvent des pertes des vies. Au total, l’Algérie qui compte environ 40 millions d’habitants ne possède que sept centres de soins contre le cancer tant que pour le moment, la majorité des 22 centres et l’Institut national contre le cancer prévu à Oran, ne sont pas encore opérationnels.
En vue de cette situation inquiétante qui n’arrive pas à voir une solution définitive malgré les efforts colossaux déployés par l’Etat ainsi que les sommes énormes dépensées, la Société algérienne d’oncologie médicale (Saom) en collaboration avec l’Association des médecins arabes de lutte contre le cancer (Amaac) organise une rencontre internationale sur le cancer du sein les 22 et 23 décembre à Alger. Ces journées de formation médicale s’articulent sur l’épidémiologie du cancer du sein dans le Monde arabe. Selon les organisateurs, la génétique et la pathologie du cancer du sein, les progrès de la radiothérapie, l’hormonothérapie et la chimiothérapie du cancer du sein, ainsi que la présentation de cas sont au menu de ces assises scientifiques de deux jours. Regroupant plus de 300 spécialistes du Monde arabe, cette manifestation scientifique d’envergure internationale est encadrée par des experts algériens, français, égyptiens, suédois, jordaniens et marocains. Il convient de rappeler, par ailleurs, que l’Algérie est touchée par 20 types de cancer parmi les 27 les plus répandus dans le monde. En général, le cancer des poumons dû à la consommation du tabac est le plus fréquent chez les hommes, et chez les femmes, c’est le cancer du sein, sans ignorer d’autres cancers. A titre d’exemple, à Annaba, les cancers urologiques (prostate, rein, vessie, testicule) prennent une ampleur sans précédent. Près de 800 cas ont été diagnostiqués depuis 2008.
C’est-à-dire 200 cas enregistrés chaque année, affirme le Pr. Abdelkrim Kadi, chef de service d’urologie du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Annaba lors de son intervention à l’ouverture des Journées urologiques portées sur «l’éthique et pratiques urologiques», organisées par la faculté de médecine de l’Université Badji-Mokhtar.
