Chaque année, environ 7500 cas de cancer du sein sont enregistrés dans notre pays, tout en sachant que ce type de néoplasie en Algérie vient en tête des tumeurs malignes chez la femme et constitue la première cause de mortalité chez la gent féminine, avec environ 3500 décès enregistrés chaque année.
L’absence d’un dépistage sérieux fait que l’incidence de ce type cancer dans notre pays est 3 à 4 fois plus faible que dans les régions où le dépistage est réalisé, nous a fait savoir le professeur Abid, chef du service de chirurgie à l’hôpital de Bologhine et rédacteur en chef du magazine Santé Maghreb.
En Algérie comme dans la majorité des pays (développés mais également en voie de développement), le cancer du sein est la première tumeur de la femme. Il représente 37,7% de l’ensemble des nouveaux cancers chez la femme pour l’année 2006, par exemple, nous a souligné le professeur.
Le taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de nouveaux cas, de cette maladie est de 50 pour 100 000 femmes, soit l’équivalent de 7500 nouveaux cas pour l’ensemble de la gent féminine algérienne. En revanche, le nombre de décès annuel par le cancer du sein est d’environ 3500, révèle encore M. Abid. Ajoutant que le nombre de personnes affectées à travers le monde est estimé à 1 million de personnes.
De son côté, le professeur Khiati, président de la Fondation algérienne pour la recherche médicale (Forem), a souligné que ce cancer constitue la première cause de mortalité chez la femme en Algérie. Cette réalité est due à l’absence d’une politique de prévention, explique notre interlocuteur.
Mammographie préventive dès 40 ans
«Avant, nous considérions que cette maladie touchait seulement les femmes qui se marient tard ou qui n’ont pas beaucoup d’enfants ainsi que celles qui n’allaitent pas. En fait, ces facteurs retrouvés dans la population occidentale ne sont pas toujours les mêmes dans notre pays», précise notre interlocuteur, alors que l’obésité, la contraception, la puberté précoce (avant l’âge de 12 ans), la ménopause tardive, l’absence d’allaitement, la première grossesse tardive ou l’absence de grossesse ainsi que les antécédents familiaux de cancers du sein sont les vrais facteurs qui favorisent l’apparition de cette maladie. I
l faut également savoir qu’en Algérie, la plupart des cancers surviennent à un âge plus jeune que dans la société occidentale. «Nous pourrons éviter cette maladie au moyen d’un dépistage précoce que chaque femme doit effectuer dès l’âge de 40 ans», en subissant une mammographie tous les deux ans, conclut le professeur.
Formation des préventeurs
Par ailleurs, un dispositif de prévention a été mis en place récemment par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale. Ce nouveau dispositif impose aux femmes âgées de 40 ans une mammographie préventive. Les quatre centres régionaux d’imagerie médicale dépendant de la Cnas se chargeront de dépister cette maladie qui constitue le type de cancer le plus répondu chez la femme.
Par ailleurs, un programme de formation est destiné aux responsables des ressources humaines activant dans le domaine afin de prendre en charge cette tranche d’âge bénéficiant d’une assurance sociale. Dans ce cadre, une nouvelle structure équipée d’un matériel sophistiqué a été mise en place en mars. Elle contribuera à détecter et à soigner cette maladie à son premier stade d’évolution. Il est bien de savoir que les frais de dépistage dépassent les 6000 DA.