Un ressortissant algérien, activement recherché par le FBI qui le considérait comme « extrêmement dangereux« , a été expulsé du Canada jeudi soir. L’homme, qui avait fait parler de lui en installant des croix gammées devant son domicile de Saint-Barnabé-Sud pour protester contre la municipalité, faisait l’objet d’une procédure d’expulsion depuis 2010.
Yahia Meddah a été expulsé vers l’Algérie jeudi dernier vers l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Mercredi, cet homme s’est vu refuser un ultime recours par la Cour fédérale pour empêcher son renvoi.
En réaction, le député bloquiste de Saint-Hyacinthe–Bagot–Acton, Simon-Pierre Savard-Tremblay, a qualifié la situation de « résultat d’un système défaillant« , lui et sa collègue provinciale, Chantal Soucy, ayant exercé des pressions politiques pendant plusieurs mois pour obtenir l’expulsion de l’homme de 54 ans.
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Un Algérien expulsé du Canada après 15 ans de procédure
Au printemps dernier, Yahia Meddah a été reconnu coupable d’outrage au tribunal et condamné à verser 14 000 dollars d’amendes. Ces sanctions étaient liées à l’installation d’affiches nazies dans la municipalité de Saint-Barnabé-Sud, située à une quinzaine de minutes de Saint-Hyacinthe.
Yahia Meddah avait établi des parallèles entre la municipalité et des figures comme Adolf Hitler et Kim Kong-un, allant jusqu’à dénoncer « la ville la plus raciste au monde » sur l’une de ces affiches. L’individu, dont la demande de citoyenneté canadienne avait été refusée, ne possédait aucun statut légal dans ce pays. Son statut de réfugié étant également était rejeté par le passé.
Malgré de multiples ordonnances de la Cour supérieure lui enjoignant de retirer les pancartes, Meddah a persisté dans ses actions, ce qui lui a valu d’être reconnu coupable d’outrage au tribunal. La municipalité en question a révélé avoir engagé des frais judiciaires excédant les 150 000 dollars pour obtenir l’interdiction de réinstaller ces affiches.
« Un profil extrêmement dangereux »
Condamné officiellement à l’expulsion en août, Meddah a tenté d’obtenir un ultime sursis mercredi auprès de la Cour fédérale. Il a présenté une note laconique d’un médecin de l’Institut de cardiologie de Montréal qui affirmait qu’il « ne peut pas prendre l’avion pour raison médicale jusqu’à nouvel ordre« . La juge Jocelyne Gagné a toutefois rejeté cette demande, soulignant qu’il s’agissait d’un document « de dernière minute, signé après une très courte visite médicale« .
Le FBI avait des raisons de croire que cet homme était lié à un important groupe terroriste dans les années 90. Son parcours ultérieur inclut une période aux États-Unis d’Amérique, marquée par son évasion d’un hôpital psychiatrique en Floride, avant de s’installer au Québec.
Selon le député Simon-Pierre Savard-Tremblay, Yahia Meddah faisait également face à des accusations de fraude contre Hydro-Québec et d’agression à l’encontre d’un policier.
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