Canada : quand un Algérien renonce à son rêve de devenir médecin

Canada : quand un Algérien renonce à son rêve de devenir médecin

Face à la pénurie du personnel au Canada, ce pays fait appel à l’immigration pour combler le besoin en main d’œuvre exprimé par la majorité de ses structures. Cependant, alors que l’ouest canadien recrute massivement des médecins étrangers, au Québec, uniquement 40% des médecins diplômes de l’étranger ont réussi à obtenir le droit de pratique. Et ce malgré la reconnaissance de leurs diplômes.

C’est le cas de plusieurs étudiants algériens en médecine, qui ont choisi de quitter l’Algérie afin de poursuivre leurs carrières au Canada. Selon la commission des droits de la personne et des droits de jeunesses au Canada, en 2022. Et lors, de la dernière sélection au poste de résidence en médecine, 76 sur 115 postes laissés vacants au Canada se trouvent au Québec.

En effet, ces chiffres illustrent la situation dans laquelle se trouvent de nombreux médecins étrangers au Québec.

Diplômé en médecine, un Algérien renonce à son rêve au Canada

C’est le cas d’Abdelkrim Laribi, un Algérien qui a choisi de quitter l’Algérie pour immigrer au Canada, en 1990. Arrivé au Québec, Abdelkrim rêvait toujours de porter sa blouse blanche et de pratiquer la médecine dans ce pays. En 2009, il reçoit une lettre du collège des médecins au Québec. Dans cette dernière, l’institut reconnait l’équivalence du diplôme de docteur en médecine. Mais aussi, la réussite d’examens du conseil médical du Canada.

Une lueur d’espoir pour Abdelkrim, qui considère cette réponse comme un moyen pour pratiquer son métier au Québec, raconte-t-il au Radio Canada. À cette étape, il ne restait à l’Algérien qu’à décrocher un poste de résident dans l’une des facultés de médecine au Québec.

En effet, Abdelkrim Laribi a multiplié les candidatures. Après de maints essais, l’Algérien a fini par être sélectionné, par le centre d’évaluation des diplômes internationaux en santé. Et ce, pour un stage d’une durée de quatre mois. Abdelkrim ne désespère pas et reprend sa mission de décrocher un poste de résident.

Au bout d’un autre refus, cet Algérien a décidé de renoncer à son rêve de devenir médecin au Québec. Actuellement, Abdelkrim Laribi exerce en tant qu’enseignant en banlieue de Montréal.

Le collège des médecins au Québec accepte d’accueillir plus d’étrangers

Au Québec, seulement 9% des médecins sont formés à l’étranger. Pour le porte-parole de la Conférence des doyens de la faculté de médecine du Québec, il serait imprudent de garantir une place en résidence à chaque diplômé en médecine, peu importe le pays de l’obtention de ce diplôme, rapporte Radio-Canada.

Par ailleurs, le collège des médecins au Québec se dit d’accord pour l’augmentation du nombre des médecins diplômés à l’étranger. Et souhaite que la situation change. En effet, pour ce collège, il devrait avoir plus de permis délivrés aux médecins diplômés à l’étranger. De manière à s’ajuster avec les autres provinces du Canada.

À titre d’exemple, cette année, au niveau de la Saskatchewan, 47 diplômés hors du Canada ont réussi à obtenir des postes en résidence, dans le domaine de la médecine. Un chiffre qui reste important en comparaison avec la population de cette province et avec le nombre de poste délivrés par le Québec.