Le gouvernement de la province canadienne a annoncé sa nouvelle stratégie d’immigration pour 2012-2015 et ce juste après l’annonce des nouvelles statistiques de l’immigration au Québec qui donnaient les Marocains et les Algériens en tête des nouveaux arrivants avec 5 654 et 4 442 sur les 53 985 en 2010 .
Ces nouvelles mesures qui seront certainement soumises a un référendum, sont basées , selon la ministre provinciale de l’immigration Kathleen Weil, sur le souci de « rééquilibrer progressivement la proportion que représente chacun des grands bassins géographiques de provenance de l’immigration pour qu’en 2015 cette proportion soit limitée à un maximum de 30 % pour chacun de ces bassins».
Concrètement, si l’Afrique pourvoie le Québec de près des 37 % des nouveaux immigrants dont une grande majorité de Maghrébins, ce chiffre ne devrait pas dépasser les 30 % dans la nouvelle stratégie. Ceci se traduira par une diminution de l’immigration maghrébine.
La ministre provinciale s’est défendue d’un tel objectif mais a reconnu devant les journalistes que « le gouvernement veut une plus grande diversité quant à la provenance des immigrants ». Dans les faits, les immigrants maghrébins sélectionnés par le gouvernement, font face à leur arrivée et même après à une quasi-fermeture du marché du travail pour les emplois en adéquation avec leurs diplômes et expérience. Une situation documentée et connue mais qui dure. Paradoxalement, certains milieux semblent imputer cette situation aux immigrants eux-mêmes.
A noter que le débat sur l’immigration sera relancé en mai prochain à l’occasion d’un symposium consacré à l’interculturalisme au Québec. Une version du multiculturalisme canadien adaptée à la réalité québécoise, pour certains et une politique assimilationniste qui ne s’assume pas, pour d’autres.