Élimination CAN 2022 : ce qui n’a pas marché pour l’Algérie

Élimination CAN 2022 : ce qui n’a pas marché pour l’Algérie

Sur le papier, l’équipe d’Algérie était la favorite de cette CAN 2021. Mais le problème du papier, c’est qu’on a vite fait de le rouler en boule puis de le jeter dans la première poubelle venue. Le football encore plus celui de sélection est pénible, notamment pour une équipe qui a trôné sur le podium des plus longues séries d’invincibilité de l’histoire des nations. Désormais l’équipe de Djamel Belmadi a rompu avec ses bonnes habitudes de manière brutale et inattendue.

Rares sont les pays qui ont étiré leur domination sur deux ou même trois grandes compétitions consécutives. Pour les Fennecs, ce rêve dynastique attendra. Jeudi 20 janvier, les champions d’Afrique sont tombés de haut contre des Ivoiriens plus cohérents.

Un accident, ça arrive. Même aux meilleures. Sauf que dans le cas présent, la sortie de route pouvait se deviner. Il suffisait d’être attentif et d’observer les deux derniers matches de poule. Les verts ont démarré sur un nul poussif contre la Sierra (0-0) et une défaite très amère et surprenante face à la Guinée Équatoriale (1-0).

L’équipe de l’Algérie a échoué dans sa quête au troisième titre continental. Les verts ont déçu avec une élimination prématurée dès la phase des poules, le sélectionneur Djamel Belmadi doit désormais se pencher sur les raisons du naufrage. Problème d’animation offensive, une défense fragilisée, fatigue physique l’heure est à la recherche des raisons d’une telle contre-performance et d’un fiasco retentissant.

Depuis le début de cette CAN, les fennecs n’ont pas su se montrer au niveau de 2019. Les supporteurs ont exprimé leur frustration à l’encontre du trio d’attaque des verts à savoir Bounedjah, Youcef Belaili et le Capitaine Ryad Mahrez, le public estime « qu’on a eu des joueurs-cadres que l’on attendait à un niveau au-dessus, qui n’ont pas eu le rendement espéré ».  Et si l’Algérie ne gagne plus, elle le doit notamment à une attaque défaillante. Pourtant, capables de tenir le ballon et d’imposer un rythme qui contraignait adversaires à défendre pendant de belles séquences, les poulains de Djamel Belmadi ont une nouvelle fois failli dans un domaine clé : l’efficacité.

Une défense fébrile et un milieu muselé

Autre révélateur du revers des verts, l’absence de fond de jeu notée durant les 3 matches de poules et en particulier lors du dernier match contre les Ivoiriens. Les partenaires de Bennaceur ont rendu le ballon, subissant les plus grosses occasions de but. Les verts ont eu du mal à défendre ensemble, à se trouver, à créer du jeu.

Il y a dans le jeu des verts depuis plusieurs matches, quelque chose de troublant et de nouveau, qui n’existait pas vraiment à la CAN 2019. En effet, l’Algérie semble stagner dans son jeu, voire régresser surtout d’un point de vue défensif,  les Fennecs ont montré des failles avec notamment des défenseurs centraux sur le déclin : Aissa Mandi et Abdelkader Bedrane, notant l’absence de Djamel Benlamri qui a fragilisé la charnière centrale de Belmadi.

D’autre part les arrières latéraux algériens ont très mal défendu face à une attaque de feu de la Côte d’Ivoire, en effet, Youcef Attal et Rami Bensbaini sont passés à côté de la plaque, ils étaient carrément dépassés par le duo Nicolas Pépé et l’excellent Max Gradel. Les coéquipiers de Rais M’Bolhi auraient même pu être battus avec un score encore plus lourd que le 3-1 de ce soir devant le nombre incroyable d’occasions ratées par leurs adversaires.

Il convient également de faire le point sur une arme salvatrice que les camarades de Youcef Belaïli ne maîtrisent plus. Il s’agit des coups de pied arrêtés. En effet sur 12 corners obtenus lors de ce dernier match,  l’Algérie n’a jamais su les concrétiser ni se montrer dangereuse dans cet exercice. Cet aspect doit, plus que jamais, être travaillé et perfectionné par Djamel Belmadi et ses protégés.

Une pelouse catastrophique et des conditions très difficiles

Les conditions climatiques en Afrique centrale ne sont pas toujours faciles, et ce n’est un secret pour personne. Mais si la chaleur peut se montrer étouffante pour une grande majorité de joueurs, les pelouses des différents stades en pâtissent aussi à leur hauteur.

Bien que Djamel Belmadi ne voulait pas user de ce prétexte, l’équipe nationale a fait le jeu sur un terrain loin d’être dans état impeccable. En effet, la pelouse du stade Japoma était  en très mauvais état, et les fennecs ont eu du mal à mettre en place leurs préceptes de jeu, ce qui expliquerait pour beaucoup d’observateurs, le revers des Fennecs.

À la veille du match, de la teinture verte a beau avoir été appliquée sur l’aire de jeu pour cacher la misère, le résultat est là : la pelouse se détériore à vue d’œil, ce qui ne favorise pas les équipes qui essaient de développer un beau jeu.

Pour conclure, les fennecs devront rapidement rebondir et se remettre en selle avec les barrages de Coupe du monde 2022 au Qatar qui auront lieu en mars prochain.