Le titre de champion d’Afrique des U17 remporté par la Gambie en mars dernier à Alger sera-t-il retiré aux Scorpions pour être attribué aux Verts ? C’est la question qui se pose dans les milieux du football africain après l’aveu du président de la fédération gambienne, Seedy Kinteh, qui a reconnu que « plusieurs joueurs de l’équipe qui a remporté le titre de champion d’Afrique à Alger avaient falsifié leur âge ».
Depuis, la polémique fait rage en Gambie. Tout est parti de l’établissement de la liste des joueurs gambiens sélectionnés pour la Coupe du monde des U17 qui aura lieu au Nigeria en octobre prochain. Cette fameuse liste a alimenté la « controverse sur l’âge des joueurs qui ont participé au sacre d’Alger mais qui ne sont pas retenus pour le mondial U17 ».
Acculé par les critiques acerbes des journalistes, le président Seedy Kinteh a lâché : « Effectivement, plusieurs joueurs ont falsifié leur âge pour prendre part à la CAN organisée par l’Algérie. » Ainsi, la Gambie est rattrapée par la fraude (sur l’âge des joueurs) qu’elle « a planifiée, cachée pour tirer profit au détriment des adversaires et surtout de la loyauté et du respect de l’éthique qu’elle n’a pas respectée », note un observateur. Pour rappel, en avril et mars derniers, les « sorties » de la Gambie à Zéralda et Dar El Beïda avaient soulevé maintes interrogations sur l’âge réel des joueurs gambiens qui ont « écrasé » le tournoi par leur impact physique fort impressionnant pour des footballeurs qui ont 17 ans.
Un adversaire malheureux des Scorpions avaient balancé en conférence de presse d’après-match : « Aujourd’hui, des hommes ont disposé (difficilement) des gosses qui étaient en face d’eux. Les premiers n’en tirent aucune gloire et le grand perdant c’est le football. » Ce scandale qui éclabousse la fédération gambienne a été dévoilé, il y a deux jours, par la chaîne BBC Afrique et relayé par le journal local The Observer.Les révélations de Seedy Kinteh n’auraient peut-être jamais eu lieu si la FIFA n’avait pas imposé à toutes les sélections qualifiées au Mondial au Nigeria de faire subir des test IRM à l’ensemble des joueurs retenus pour la Coupe du monde 2009 afin de déterminer leur âge.
Par crainte d’être épinglée à l’issue des tests IRM, la fédération gambienne a préféré « écarter » les joueurs qui ont falsifié leur âge et écrasé adversaires et compétition à Alger. A une question d’un confrère qui lui demandait d’indiquer le nombre des « fraudés » lors de la CAN U17 d’Alger, le président de la fédération a répondu : « Je ne saurais vous dire combien il y avait de joueurs fraudés. Je ne peux avancer de chiffre, mais il y avait au moins 2 ou 3 joueurs dans ce cas. » The Observer, de son côté, est catégorique : « Sur les 18 joueurs qui ont participé au tournoi d’Alger et remporté le trophée, 11 ont falsifié leur date de naissance. » Ce déballage aura, inéluctablement, des conséquences graves pour la fédération gambienne.
Les Scorpions qui sont en préparation en Angleterre risquent d’être exclus de la Coupe du monde 2009. La Confédération africaine de football (CAF) et la FIFA ne vont pas tarder à réagir par rapport à ces révélations. La Gambie sera déchue de son titre de champion d’Afrique des U17 au profit de l’Algérie, finaliste malheureux à Dar El Beïda face à ce pays.
Le Zimbabwe remplacera probablement la Gambie en phase finale de la Coupe du monde 2009. La Gambie subira, très certainement, le sort que la CAF a réservé au Niger après la découverte de la falsification de l’âge d’un joueur du Niger qui a été disqualifié au profit du Malawi. Le Zimbabwe lui aussi a fait couler beaucoup d’encre la veille et pendant le déroulement de la CAN U17 à Alger. Des observateurs avaient, à l’époque, évoqué « une fraude massive sur l’âge des joueurs pendant la qualification à la CAN U17 ». Le temps leur a donné raison. Les tricheurs méritent une sanction exemplaire.